Evaluation Team
Le présent rapport a été établi par M. H.RAZAFINDRAMANANA, Chargé d’Evaluation Principal et M. Mamadi CAMARA, Consultant, à la suite d’une mission qu’ils ont effectuée au Maroc du 11 au 28 avril 2005. Toute question relative au rapport devra être adressée à M. H.RAZAFINDRAMANANA (h.razafindramanana@afdb.org)
Objective
Les objectifs globaux des programmes étaient le renforcement de la compétitivité à moyen terme et la préservation de la viabilité du cadre macroéconomique nécessaire à la réalisation d’une croissance plus forte à même de contribuer à la réduction de la pauvreté. Pour ce faire, ils visaient : (i) le renforcement de la stabilité des grands équilibres macroéconomiques et financiers ; (ii) la relance de la croissance tirée par le développement du secteur privé, en vue de réduire le chômage et améliorer le niveau de vie de la population ; et (iii) la réduction de la pauvreté par le renforcement de la protection sociale et l’accroissement du taux d’accès des couches démunies aux infrastructures de base telles que l’eau et l’électricité, ainsi que l’éducation et les services de santé de base.
Main Lessons
- Pour le Groupe de la Banque: La volonté politique des autorités d’un pays et le soutien des principaux partenaires au développement sont nécessaires à la réussite des programmes de réforme de grande envergure tels que les PASFI.
- Pour le Groupe de la Banque: Les performances d’un programme sont aussi fonction de la capacité institutionnelle du pays et du climat des affaires. L’une des clés du succès des PASFI réside dans la grande capacité institutionnelle et la grande expertise dont l’organe de gestion (la Direction du trésor et des finances extérieures) et la principale institution, objet de la réforme (Bank Al-Maghrib), ont fait preuve dans la mise en oeuvre et le suivi des programmes.
- Pour le Groupe de la Banque: Les réformes dans le secteur financier sont nécessaires, mais pas suffisantes, pour l’accroissement de l’investissement privé dans les secteurs productifs. L’absence de la Banque dans l’appui direct au secteur privé constitue à cet égard un manque considérable.
- Pour le Gouvernement et la Communauté des bailleurs de fonds: Le cofinancement d’un programme de réforme présente l’avantage de donner l’occasion à chaque bailleur de fonds d’enrichir la matrice avec des actions complémentaires. La Banque et la Banque mondiale ont donné la preuve de cette complémentarité dans le financement des PASFI.
Main Recommendations
Recommandation(s) au Bénéficiaire :
- La volonté politique du gouvernement ne doit pas connaître d’inflexion dans l’exécution des volets du programme non encore achevé, notamment la privatisation des banques qui sont encore dans son portefeuille, l’adoption par les deux chambres du Parlement des textes de lois relatifs aux statuts de BAM et à la Loi bancaire avant l’achèvement du PASFI-IV.
- Le désengagement de l’Etat des banques publiques doit se poursuivre, afin de permettre aux opérateurs privés d’être plus présents dans le secteur financier aussi bien en tant que propriétaires de banque que clients des banques.
- Le Gouvernement doit accélérer l’étude sur les régimes de retraites pour prévenir des difficultés plus importantes dans le futur en matière de prise en charge des retraités qui, aujourd’hui, augmentent plus rapidement que le nombre de cotisants.
- Avec la modernisation de plus en plus marquée de la vie économique, le Gouvernement doit poursuivre la réforme du secteur des assurances, notamment la branche vie qui présente l’avantage de mobiliser des ressources longues, en vue du financement des investissements dans les secteurs productifs.
- Le Gouvernement doit poursuivre ses efforts de modernisation des autres compartiments de l’économie pour accompagner les succès des réformes dans le secteur financier, notamment en approfondissant l’assainissement du climat des affaires, la réforme du cadre juridique, celle du foncier, etc.
Recommandation(s) à la Banque :
- La Banque doit poursuivre et approfondir le dialogue de politique économique, en l’occurrence en ce qui concerne le désengagement de l’Etat des banques et des institutions financières, la réforme des régimes de retraites, le développement de l’assurance-vie.
- Pour gagner en efficacité, la Banque doit être présente au Maroc à travers un bureau de représentation. Cela faciliterait justement le dialogue de politique avec les autorités marocaines, et la coordination de ses interventions avec celles des autres bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale et l’Union européenne toutes deux présentes sur le terrain.
- La Banque doit apporter un appui direct au secteur privé par le biais du Guichet privé, ce qui complèterait avantageusement ses interventions dans le secteur financier.