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Mardi, 10 mai, 2016

Les pays riches en ressources naturelles du monde et de l’Afrique en particulier, ont récemment traversé des moments difficiles du fait de la chute drastique des prix des matières premières. Il se pose dès lors la problématique d’une meilleure gestion de ces ressources, une redistribution des revenus qu’elles génèrent, de la diversification des économies des pays concernés et de la réduction des disparités sociales.

Un rapport de synthèse du groupe d’évaluation indépendant (IEG) sur l’engagement de la Banque Mondiale en faveur des pays riches en ressources naturelles a fait l’objet d’un moment d’échanges qui s’est tenu le mardi 03 mai 2016 au siège de la Banque Africaine de Développement (BAD) en Abidjan. La présentation du rapport par Nicholas YORK, Directeur du département de développement humain et des affaires économiques de IEG et Konstantin Atanesyan, cadre en matière d’évaluation à IEG a donné lieu à plusieurs contributions notamment celles de Pietro TOIGO, Macro économiste en Chef au Centre Africain des Ressources Naturelles de la BAD ; et de Achille Toto SAME, Expert en charge en Gestion de Finance Publique et en fiscalité à la BAD

Plusieurs participants issus de différents départements y ont également assisté et ont échangé sur les conclusions et les enseignements établis par le rapport de IEG en mettant un accent particulier sur son application sur les pays africains. La Zambie a fait partie des quatre pays concernés par ce rapport.

Les trois principaux enseignements à retenir de cette session d’échange se déclinent comme suit:

Le développement des ressources naturelles ne se traduit pas automatiquement en la réduction des inégalités.

La Zambie fait partie de l’une de principaux producteurs de cuivre. De 2004 à 2012, elle a connu un ensemble de politiques économiques idoines et de taux de croissance élevés jamais obtenus depuis son accession à l’indépendance, selon le rapport de IEG. Dans le même temps, selon le cadre de la Banque Mondiale, de fortes disparités sociales se développaient. Cela donne à penser que, Il ne suffit pas d’être dotée des ressources naturelles non renouvelables -plusieurs autres facteurs sont à prendre en considération notamment la certitude d’une meilleure utilisation des revenus issus de ces ressources dans le cadre de la croissance et de la réduction des inégalités. A ce propos, Achille Toto du Département de la gouvernance et de la gestion économique et financière (OSGE) de la BAD a indiqué qu’en plus de ces facteurs, des gages devraient être données dans le but de l’adoption de mesures indiquées de croissance inclusive visant à instaurer des institutions fortes dans ce pays.

 Dépenser rationnellement pendant les périodes fastes et diversifier

Les pays ayant d’importantes ressources naturelles, voient leurs revenus augmenter en période de hausse des prix des matières premières avec une incidence positive sur le taux de croissance. Toutefois, ces énormes bénéfices sont littéralement engloutis par la forte demande sociale en matière d’infrastructures, de santé, d’éducation et des autres secteurs vitaux de l’économie. Les pays riches en ressources naturelles doivent pourtant constituer une importante réserve pendant la période de hausse des prix des matières premières en vue de pouvoir faire face aux inévitables périodes de récession selon Konstantin Ataneysan de IEG. Pour ce faire, il y a lieu d’un large consensus sur l’échiquier politique tel que celui acquis au Chili. Le secteur des Industries extractives ne peut toujours pas créer des emplois. « Ainsi, convient-il pour ces pays de mettre en œuvre des politiques et de créer les conditions de développement des autres secteurs ».  

Investir dans la “ressource humaine et physique adéquate”

 Faire un consensus national autour des priorités à adresser en période de croissance économique n’est pas chose aisée, et le rapport de IEG tant à le prouver. Pour Konstantin Ataneysan, Le défi pour ces pays est de concevoir et de mettre en œuvre des politiques adéquates d’investissements en matière de développement social et des ressources humaines. Le rapport de IEG le recommande vivement à ces pays afin de pouvoir amortir les chocs des inévitables crises à venir. Konstantin Ateneysan a évoqué que certains investissements dans les ressources humaines et les infrastructures en période de forte croissance économique de la Zambie n’étaient pas justifiée. Là réside l’une des multiples voies pouvant déboucher sur une plus large redistribution des bénéfices de la croissance économique et des revenus des matières premières au sein de la société en vue de favoriser le développement humain, la réduction de la pauvreté et la protection de l’environnement.