Les sénateurs gabonais ont été appelés lors d’un séminaire de sensibilisation qui s’est tenu Libreville, à utiliser systématiquement les preuves évaluatives dans le travail parlementaire, législatif et à adopter la culture de l'évaluation afin d'être plus efficace en tant qu’organe de contrôle de l’action gouvernementale. L'appel a été lancé par le Sénateur André Richard Moussounda Mikala, Président du Comité des finances au Sénat du Gabon et membre du Comité exécutif du Réseau des Parlementaires Africains pour l’évaluation (APNODE).
« Nous devons nous assurer que l'évaluation devienne une culture dans notre pratique à l'Assemblée, que nous effectuons nos tâches de surveillance. Nous devons nous demander: pourquoi une politique spécifique a été mis en place? Quelles sont les preuves qui ont sous-tendu la politique? Qu’en a t’il était de l'efficacité et de l'efficience de cette politique? » S’est interrogé le Sénateur Moussounda.
Ciblant spécifiquement les sénateurs gabonais, le séminaire de sensibilisation avait pour but de partager les connaissances sur la bonne gouvernance, l'évaluation des politiques publiques et le rôle des parlementaires dans l'évaluation du développement.
Le séminaire avait également pour but de permettre aux sénateurs de comprendre la façon la meilleure d'examiner la Loi de finances par le moyen d’une évaluation rigoureuse.
En Juillet 2015, l'Evaluation indépendant du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement (BAD) a aidé à organiser la première assemblée générale annuelle du Réseau des parlementaires africains sur l'évaluation du développement (APNODE). Le plan de travail adopté à la fin de cette Assemblée pionnière a appelé entre autre à la création de sections nationales. C’est donc pour aller en avant dans cette logique, que les sénateurs gabonais ont été informés de l'existence de APNODE et ont été invités à adhérer au réseau.
Certains parlements africains ont déjà créé ou sont sur le chemin de la création des sections nationales de APNODE. Il s’agit notamment du Kenya, de l’Ouganda, du Zimbabwe, de la Côte d'Ivoire, du Cameroun et du Gabon.
Il a aussi indiqué que le Zimbabwe devrait être l'hôte de la deuxième Assemblée générale annuelle de APNODE en fin juillet ou en début août 2016.
L'évaluation des politiques publiques au Gabon est une pratique relativement récente, selon le sénateur Moussounda. Il s’intègre progressivement dans l'approche du gouvernement gabonais pour améliorer sa santé financière et le système de gouvernance de façon globale. L'accent est entrain d’être mis sur l’institutionnalisation de la pratique de l'évaluation du développement au niveau du secteur public, sur le renforcement des capacités et la sensibilisation des acteurs.