Afrique du Sud : Note de validation du Rapport d’achèvement du Document de stratégie pays 2013-2017

Cette Note de validation du Rapport d’achèvement du DSP 2013-2017 pour l’Afrique du Sud est le premier du genre d’IDEV. L’objectif de la Note de validation est d’entreprendre un examen et une validation indépendante de l’auto-évaluation de la performance du programme pays réalisée par la Banque africaine de développement, sur la base du Rapport d’achèvement du Document de stratégie pays 2013-2017 et de la Revue de la performance pays 2017 pour l’Afrique du Sud combinés. La validation est basée sur une analyse documentaire et devrait contribuer à l’élaboration de la méthodologie de validation des rapports d'achèvement, qui sera modifiée maintenant que la Banque a adopté un nouveau format pour les DSP. IDEV effectuera une deuxième Note de validation pilote pour un autre Rapport d’achèvement du Document de stratégie pays, avant de finaliser la méthodologie par le biais d’un processus de consultation avec la Direction de la Banque.

Pour l’Afrique du Sud, les engagements totaux de la Banque pour la période 2013-2017 se sont élevés à 2 milliards d’USD, dont 76% (1,56 milliard d’USD) ont été dédiés au Pilier 1 Développement de l’infrastructure (principalement énergétique), et 23,5% (480 millions d’USD) au Pilier 2 Appui à l'intégration régionale (pour le financement d’un projet d’infrastructure ferroviaire pour le fret et l’ouverture de lignes de crédit pour des investissements transfrontaliers). En général, la Note de validation juge insatisfaisante la performance des piliers 1 et 2, alors que le Rapport d’achèvement du DSP la considère satisfaisante. L’écart tient en grande partie à la lenteur des progrès accomplis dans la mise en œuvre dans des secteurs autres que celui de l’énergie, et à la faible contribution du portefeuille aux questions transversales essentielles (telles que le VIH/sida, l’égalité des genres et le traitement des causes de la criminalité violente). La Note de validation a aussi estimé incomplète l’analyse dans le Rapport d’achèvement de la mise en œuvre du DSP et des défis qui se sont posés à la Banque, et a trouvé des insuffisances dans son cadre de résultats.

Le Rapport d'achèvement du DSP identifie les enseignements suivants de la mise en œuvre du DSP :

1. Il faudrait un mix bien équilibré de politiques macroéconomiques, structurelles et microéconomiques pour combattre les niveaux élevés de pauvreté, de chômage et d’inégalité des revenus.
2. Il faudrait prêter plus d’attention aux risques liés à l’acheminement de nouveaux fonds aux pays à haut risque par le biais du secteur financier sud-africain.
3. La Banque devrait réponde avec flexibilité et rapidité aux nouveaux besoins et opportunités.
4. Il est essentiel de s’assurer que la collaboration avec les partenaires au développement, le monde universitaire, les groupes de réflexion et les organismes gouvernementaux soit un principe clé dans toutes les nouvelles Études économiques et sectorielles (EES).
5. Pour le suivi et la mesure des résultats, le Cadre de résultats du DSP doit identifier des données de référence et des résultats et réalisations cibles réalistes.
6. Il est nécessaire de renforcer l’accent sur la qualité à l’entrée des projets du secteur privé afin de faciliter la mise en œuvre du DSP. 
7. L’utilisation du système et des procédures nationaux de passation des marchés est souhaitable et s’avère la solution idoine pour des acquisitions judicieuses. 

La Note de validation soutient largement ces leçons, et a identifié d’autres qui portent sur la nécessité d’accroître les synergies entre les différents volets des opérations de la Banque, ce qui doit être clarifié dans le DSP. Les leçons indiquent qu’il est également essentiel d’assurer la complémentarité entre les opérations de prêt et les opérations hors prêt (en cours ou prévisionnelles).

Finalement, la Note de validation soumet quatre points pour la considération de la Direction dans des DSP futurs :

1. La Banque devrait revoir son approche de la gestion des risques, notamment envisager d’utiliser davantage les systèmes nationaux dans la gestion des projets ;
2. Il faudrait insister davantage sur la nécessité d’établir des rapports sur les résultats pour toutes les opérations de la Banque ;
3. La Banque devrait se montrer plus réaliste en établissant les objectifs et calendriers ; et
4. Compte tenu de l’accent qu’elle entend mettre sur la prestation de services d’infrastructure aux municipalités etc., la Banque doit veiller particulièrement à la disponibilité de financements de contrepartie suffisants et au recouvrement des coûts afin d’assurer la viabilité des programmes.

Chef de projet : Akua Arthur-Kissi, Chargé supérieur de l’évaluation