Constatations et enseignements des opérations d’appui budgétaire de la BAD en réponse aux crises

Cette note met en lumière les constatations et enseignements pertinents tirés des évaluations des opérations d’appui programmatique (OAP), connues également sous le nom « d’appui budgétaire ». Elle vise à aider la Banque africaine de développement (« BAD » ou « La Banque ») à soutenir les pays africains dans leurs réponses politiques à la pandémie mondiale de la COVID-19. Ces enseignements se veulent une contribution à la réussite des réponses de la Banque alors qu’elle se prépare à concevoir des interventions d’appui budgétaire en réponse aux crises (ABRC) pour soutenir les pays dans la lutte contre la COVID-19 et l’atténuation de ses effets néfastes.

La dernière évaluation des OAP de la BAD, achevée en 2018 par l’Évaluation indépendante du développement (IDEV), a constaté que l’appui budgétaire de la Banque affichait des résultats positifs en créant une marge de manœuvre de l’espace budgétaire et en permettant aux pays en situation de crise d’offrir des services de base essentiels aux citoyens les plus vulnérables. Ces dix dernières années, la Banque a eu recours, à sept reprises, aux ABRC pour réagir rapidement dans des situations de crise en République centrafricaine, au Malawi, au Mali (deux fois chacun) et à Madagascar. Par ailleurs, dans le contexte de l’épidémie de la maladie à virus Ebola en 2014, la Banque a utilisé l’appui budgétaire sectoriel pour apporter une réponse rapide à quatre pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir : la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia et la Côte d’Ivoire (Voir les leçons ici).

 IDEV a passé en revue l’expérience acquise dans le cadre des huit opérations et en a tiré les enseignements compilés dans cette note.

Ci-dessous quelques-uns d’entre eux :

• Justifier le choix de l’ABRC de manière convaincante.
• Toute dérogation aux critères d’éligibilité doit se faire en toute transparence.
• Pour les réformes structurelles, l’ABRC ne peut être que le point de départ d’un engagement pluriannuel.
•  Les ABRC peuvent servir de base au futur dialogue sur les politiques.
• Les ABRC exigent des conditionnalités réalisables.
• Les cadres de résultats des ABRC doivent être de bonne qualité.
• La coordination et le travail d’équipe de la Banque sont essentiels aux ABRC.
• Identifier les risques liés aux ABRC et les atténuer à la phase de conception.
• La coordination des bailleurs de fonds est essentielle pour les appuis d’urgence.
• La flexibilité face à l’évolution des besoins sur le terrain est cruciale.
• L’appropriation et le leadership sont essentiels à la durabilité.
• L’appui budgétaire combiné avec l’assistance technique est meilleur.
• Utiliser les ABRC pour promouvoir une plus grande redevabilité sociale.