Enseignements sur l'efficacité des partenariats de développement - Une synthèse des évaluations

Pour renforcer sa position de partenaire de choix en Afrique et se repositionner comme la première institution de financement du développement du continent, la Banque africaine de développement (BAD) a adopté une stratégie décennale (TYS 2013-2022), dans laquelle elle réaffirme son ferme engagement en faveur des partenariats. La stratégie a également reconnu que les partenariats sont essentiels à la réalisation des cinq objectifs prioritaires de la Banque ainsi que de son modèle de développement et de prestation de services. De façon plus générale, l'exploitation des partenariats est considérée comme essentielle à la réalisation du programme de développement mondial, comme le montre l'objectif 17 (Revitaliser le partenariat mondial pour le développement durable) des objectifs de développement durable.

Étant donné l'importance des partenariats pour la Banque, IDEV entreprend pour la première fois une évaluation thématique complète des partenariats de la Banque. La présente synthèse des évaluations constitue la première phase. Son objectif est de faciliter l’apprentissage, au sein et en dehors de la Banque, en identifiant les leçons à retenir, en matière d’efficacité du développement, des accords de partenariat et des activités de coordination des donateurs. Elle rassemble des données d’évaluation et de recherches issues de 38 études portant sur des partenariats au niveau mondial, des organisations, des pays et des projets dans les Institutions financières internationales (IFIs) ayant des objectifs et des processus institutionnels similaires.

La synthèse de l’évaluation vise à : (i) dresser un tableau d’ensemble de la performance des partenariats de développement (PDs) ; (ii) identifier les leçons à retenir pour améliorer les PDs ; et (iii) apporter des éléments à l’évaluation des partenariats actuellement menée par la BAD. Les thèmes couverts par cette synthèse vont de la pertinence et de l’efficacité des partenariats à leur utilisation comme moyens de mobilisation des ressources et de création de connaissances au sein des IFIs et dans les pays clients. Il examine également l'efficacité et la durabilité des partenariats.

Les conclusions de la synthèse sont les suivantes :

• Les partenariats constituent une solution stratégique et opérationnelle efficace dans l’accomplissement de leurs mandats et la poursuite d’activités en constante expansion, en particulier dans l’ère du développement post-2015.
• Les partenariats de financement sont généralement efficaces, notamment parce qu’ils mobilisent les ressources des partenaires et réduisent les coûts de transaction des activités menées conjointement. D'autre part, les partenariats non financiers sont généralement des relations stratégiques visant à combler les lacunes en matière de capacité et sont au cœur du dialogue politique national et régional et de l’efficacité de l’aide.
• En termes de véhicules spécifiques, le cofinancement est l'un des partenariats les plus efficaces pour la réalisation des projets.
• Les fonds fiduciaires jouent un rôle essentiel dans la capacité des IFIs à assurer l’efficacité du développement, qu’il s’agisse de renforcer des capacités ou de préparer des projets, de créer des connaissances ou de coordonner des politiques. Cependant, ils se sont avérés difficiles à gouverner et à administrer
• Trois questions clés qui doivent être abordées pour améliorer l’efficacité des fonds fiduciaires ;

1. Le décalage entre la multitude de fonds fiduciaires et les programmes de base des organisations;
2. La faiblesse du contrôle et de la coordination au niveau de l’organisation; et
3. La disparité des systèmes de suivi-évaluation et d’établissement de rapports ;

• Le niveau d’efficacité des ressources financières et non financières (c’est-à-dire le temps du personnel) nécessaires à la gestion et à la mise en œuvre des PDD est considéré comme moyen, avec néanmoins des variations selon les institutions de développement.
• Les partenariats sont considérés comme durables s'ils combinent bien à la fois les ressources institutionnelles, financières et au niveau des projets permettant de maintenir les résultats attendus au fil du temps.

Pour les futurs DP, la synthèse a identifié les principaux enseignements suivants :

• Le PD fonctionne mieux lorsque les partenaires sont capables de s’adapter aux besoins et aux priorités d’un client.
• Pour atteindre les objectifs du partenariat, il faut des capacités organisationnelles fortes.
• Les partenariats de développement transversaux ont plus de chances de réaliser pleinement leur potentiel.
• Un bon choix et une bonne gestion des PDD apportent une valeur ajoutée à une organisation et renforcent sa capacité à attirer de nouveaux partenariats.
• La faiblesse des systèmes de suivi-évaluation et les exigences en matière d’établissement de rapports entravent la performance des PDD.

Les partenariats peuvent avoir un impact bénéfique à long terme sur le développement. Néanmoins, la coopération internationale au développement présente encore une importante fracture entre ce qui est voulu et ce qui est accompli. Allant de l’avant, le succès dépendra des règles du jeu qui auront été définies et de leur respect par les différents partenaires. Parmi les ingrédients de base figurent la volonté politique, la mise à disposition de ressources adéquates et une stratégie de partenariat conséquente, bien conçu et correctement exécutée.