Ethiopie: Analyse de l’aide du groupe de la banque au secteur des services publics, 1975-2004

Date: 08/12/2006
Type: Évaluation de stratégies et programmes pays
Country(ies): Éthiopie
Secteur(s): Technologies de l'information
Statut: Achevé(e)
Ref.: CA10038

Evaluation Team

Ce rapport a été établi par M. Zahid K. KHAN, Consultant en services publics, sous la supervision de Mme G. HALL-YIRGA, chargée de l’évaluation principale, Département de l’évaluation des opérations (OPEV), après leur mission sur le terrain en Ethiopie.

Objective

L’objectif de la présente analyse est d’évaluer l’apport de l’aide de la Banque au secteur des services publics de l’Ethiopie qui comprend les sous-secteurs de l’eau, de l’énergie et des télécommunications. La revue des opérations concernées a été effectuée à la lumière des politiques, stratégies et programmes de développement existants au moment des interventions. L’analyse présente un aperçu de l’aide globale de la Banque ainsi que de sa contribution aux questions transversales telles que les aspects sociaux, l’égalité hommesfemmes, l’environnement, le développement du secteur privé et l’intégration régionale. Elle sera intégrée dans l’évaluation de l’aide accordée à l’Ethiopie.

Main Lessons

  • L’accès aux services publics du pays est encore faible. Le flux des ressources privées est lent. Il est nécessaire de créer un environnement plus propice (para. 2.1.8, 5.2.1 & 5.2.7).
     
  • En Éthiopie, les études montrent que le prix de vente en gros de l’énergie électrique produite par les centrales thermiques ou hydroélectriques privées sont bien trop élevés pour que le tarif de détail soit abordable, la majorité de la population faisant partie de la couche à faible revenu. Cela étant, ne fut-ce qu’à court et moyen terme, le gouvernement et les bailleurs de fonds de fonds devraient continuer à financer (à des conditions concessionnelles) tout nouveau projet visant à fournir l’énergie hydroélectrique à l’ensemble de la population, et plus particulièrement à celle des zones rurales. La participation du secteur privé est plus efficace dans les projets hydroélectriques de grande envergure qui prennent aussi en compte la demande régionale (para. 3.4.4).
     
  • L’appui institutionnel constant, basé sur une évaluation globale des besoins est nécessaire pour que le renforcement institutionnel ait un effet concret. Le sous-secteur de l’eau en particulier a grand besoin de l’aide du gouvernement et des bailleurs de fonds de fonds en matière de renforcement des capacités. La décentralisation des services d’approvisionnement en eau vers les diverses régions du pays a entraîné la dispersion des rares compétences disponibles (para. 2.2.4.1 & 4.2.2).
     
  • Par le passé, la Banque ne s’engageait pas de manière dynamique dans les projets d’aide hors prêts tels que les réformes politiques et institutionnelles, les activités de mobilisation des ressources et de coordination de l’aide, et les activités économiques et sectorielles. Depuis l’ouverture du bureau national, l’engagement de la Banque dans certaines de ces activités a pris de l’ampleur. Mais certains bailleurs de fonds de fonds estiment que compte tenu de sa profonde connaissance des pays membres régionaux (PMR), la Banque devrait jouer un rôle plus prépondérant et dynamique dans l’aide hors prêts, par exemple dans les activités économiques et sectorielles, la mobilisation des ressources et la coordination de l’aide dans le pays (para. 2.5.2, 2.5.3, & 4.2.1).
     
  • Tous les projets achevés ont connu des problèmes génériques liés aux délais de mise en oeuvre, à l’instar des retards observés pour remplir les conditions du prêt avant son entrée en vigueur, l’ignorance des procédures de passation de marchés et de décaissement de la Banque, due en particulier à la rotation du personnel des agences d’exécution (para. 2.2.3.2, 2.3.3.2, 2.4.3.1, 2.5.1 & 4.1.1).
     
  • Les Rapports succincts de supervision de la Banque dans le cadre du Programme d’ajustement structurel sont incomplets et il y a des retards dans la préparation des Rapports d’achèvement des projets déjà réalisés (para. 4.2.2).
     
  • Ces dernières années, la fréquence des missions de la Banque sur le terrain s’est accélérée, mais elles devraient être plus rapides et efficaces afin d’améliorer davantage la gestion et la performance du portefeuille sur le terrain (para. 4.2.8).

Main Recommendations

Recommandation(s) à la Banque :

  • La Banque devrait poursuivre son aide dans les sous-secteurs des services publics prioritaires afin d’accélérer le développement des infrastructures dans le pays.
  • La Banque devrait stimuler et accroître son aide hors prêts afin de promouvoir un environnement plus propice à un partenariat public/privé dans le pays. La voie serait ainsi ouverte pour le financement de projets d’infrastructures par le secteur privé, en particulier ceux qui présentent des avantages économiques d’envergure régionale.
  • La Banque devrait se joindre aux autres bailleurs de fonds de fonds pour accroître son aide institutionnelle et en matière de renforcement des capacités, particulièrement dans le sous-secteur de l’eau, afin que la décentralisation et les réformes institutionnelles soient effectives et durables.
  • Il est nécessaire de revoir le type de délégation de pouvoirs accordé aux chefs de projets et au personnel du bureau national afin qu’ils disposent du pouvoir nécessaire pour prendre des décisions et des actions rapides. Il faut en outre encourager les missions de terrain de la part de la haute direction qui détient l’autorité et la capacité de prendre des décisions de haut niveau sur place.