Ghana: Revue de l’assistance de la banque au secteur de l’agriculture et du développement rural, 1997-2001

Evaluation Team

Le présent rapport a été préparé par Dr. A.Falusi et Dr E. Nyakotey (consultants), sous la supervision de M. E.K.N. MPANDE, Fonctionnaire en chef chargé de l’évaluation subséquente au Département de l’évaluation des opérations.

Objective

L’évaluation a été entreprise pour déterminer :  

(a) la qualité de la conception de la stratégie du Groupe de la Banque en matière d’aide ;

(b) la pertinence des objectifs identifiés dans la stratégie initiale d’aide, en termes de leur impact sur le développement, et la conformité de ces objectifs avec les objectifs sectoriels globaux du pays ; 

(c) le degré d’efficacité dans la réalisation des objectifs de la stratégie d’aide, en termes d’impact sur les activités de développement économique et d’amélioration du bien-être des groupes ciblés dans les zones couvertes par les projets ; 

(d) le degré de conformité des objectifs de la stratégie d’aide avec ceux du secteur, et leur contribution à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration du bien-être des groupes ciblés dans les zones couvertes par le projet.  

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 En plus des objectifs généraux ci-dessus, l’évaluation visait également à déterminer :

(e) si oui ou non la stratégie du Groupe de la Banque en matière d’aide a eu l’impact souhaité sur des questions multisectorielles telles que l’amélioration de la sécurité alimentaire, l’accélération de la croissance économique, la gestion des ressources naturelles, la protection de l’environnement, l’égalité entre les hommes et les femmes, la promotion du secteur privé et le renforcement des capacités humaines et institutionnelles, toutes questions couvertes par la stratégie d’intervention du Groupe de la Banque, au titre de l’aide ;

(f) le degré d’efficacité de la stratégie du Groupe de la Banque en matière d’aide, en termes de son effet global sur le développement du secteur agricole et rural au Ghana, afin de promouvoir la réflexion sur les bonnes pratiques, tirer des leçons et faire des recommandations, sur la base des conclusions de l’évaluation.

Main Lessons

• Tous les projets étaient certes pertinents au regard de la stratégie d’aide du Groupe de la Banque et des objectifs et priorités du Ghana dans le domaine du développement, mais la performance des premiers projets exécutés avant l’introduction des réformes économiques dans le pays (NRP, CP et OP) a été peu satisfaisante, en raison des insuffisances dans leur préparation et leur évaluation technique et économique. C’est la preuve que la pertinence des projets est une condition nécessaire, mais pas suffisante pour garantir une performance satisfaisante. En outre, la qualité lors du lancement des projets, qui est basée essentiellement sur la faisabilité technique des interventions envisagées, est une condition nécessaire additionnelle pour garantir une performance satisfaisante (voir le paragraphe 5.2.7).

• La bonne exécution d’un projet agricole dépend d’abord de l’appui des agriculteurs au concept de ce projet, dans la mesure où ces agriculteurs sont les principaux acteurs et bénéficiaires du projet. Elle dépend ensuite de la capacité de l’emprunteur à honorer ses engagements financiers au titre du projet et à se conformer aux règlements de la Banque.

Main Recommendations

Recommandation(s) au Beneficiaire :

• Une approche participative associant toutes les parties prenantes doit être adoptée à toutes les phases du cycle du projet pour veiller à ce que les bénéficiaires du projet participent à son identification, à son élaboration, à son évaluation technique et économique, à la définition de ses objectifs et à l’établissement de ses priorités.

• Il est nécessaire de réduire le temps écoulé entre la date d’approbation, la date de signature et la date de décaissement des prêts. Le Ministère des Finances doit faire preuve de plus de dynamisme dans l’initiation et la coordination des activités au sein de l’exécutif (ministères, départements et institutions : Ministère des Finances, Ministère de la Justice, Ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture et organes d’exécution) et entre l’exécutif et le législatif. La Commission de l’agriculture et du développement rural de l’Assemblée nationale doit être tenue informée et être invitée à participer activement à toutes les phases du cycle du projet et/ou du programme, afin de réduire le temps nécessaire pour présenter le projet ou programme au Parlement et le faire approuver par ce dernier. 

Recommandation(s) à la Banque :

• L’aide du Groupe de la Banque au secteur de l’agriculture et du développement rural doit cibler les projets et/ou programmes dont l’évaluation technique et économique est basée sur des études sectorielles et des données fiables. Les objectifs de ces projets et programmes doivent être clairement définis et les buts à atteindre doivent être fixés de manière à permettre une évaluation de la performance du projet, ainsi qu’une évaluation de son impact. 

• L’environnement socioéconomique et le cadre et les institutions juridiques et économiques, y compris le régime foncier en vigueur dans les régions couvertes par les projets financés par la Banque doivent faire l’objet d’une analyse approfondie avant l’approbation du projet.

• Le Groupe de la Banque joue un rôle de catalyseur dans l’accroissement des flux financiers en direction du Ghana pour appuyer les programmes mis en place par ce pays. A cet égard, les interventions de la Banque, y compris les opérations autres que les prêts, devront être des occasions de renforcer le dialogue avec le GDG et les principales autres parties prenantes sur les politiques. En conséquence, il est recommandé que la Banque renforce sa présence au Ghana en ouvrant un bureau de liaison dans ce pays afin de promouvoir le dialogue entre le Groupe de la Banque et le GDG, et de faciliter la participation du Groupe de la Banque au mécanisme de coordination à travers le pays (voir le paragraphe 5.3.3).
   
• Bien qu’un recul de la pauvreté ait été enregistré, dans l’ensemble, au cours de la période considérée, il existe encore des poches de pauvreté qui doivent être réduites. A cette fin, un meilleur ciblage est nécessaire sur le plan géographique et dans l’identification et la promotion des activités rémunératrices à entreprendre dans les régions touchées. Les zones rurales où résident les groupes les plus vulnérables, doivent bénéficier d’une attention particulière dans la conception des projets ciblant ces groupes (voir les paragraphes 2.2.8).
   
• Le portefeuille des investissements au Ghana est destiné, de manière disproportionnée, au sous-secteur des cultures agricoles. Il est donc nécessaire d’appuyer de nouvelles initiatives dans les sous-secteurs des forêts, de l’agroforesterie et des pêches. 

Recommandation(s)  à la Banque et au beneficiaire :

• A mesure que la programmation des investissements sectoriels par les différents donateurs s’affirme dans le secteur de l’agriculture, la question du contrôle et de l’évaluation de la performance revêt une très grande importance. Des indicateurs de performance clairement établis doivent être établis de commun accord pour guider efficacement l’exécution des projets. Ces indicateurs doivent eux-mêmes être évalués et révisés sur une base régulière pour s’assurer qu’ils permettent de disposer d’informations opportunes et pertinentes (voir le paragraphe 6.1.1).