Kenya : Évaluation de l’assistance du groupe de la banque dans le secteur de l’agriculture et du développement rural, 1993-2003

Date: 07/10/2005
Type: Évaluation de stratégies et programmes pays
Country(ies): Kenya
Secteur(s): Agriculture et agro-industrie
Statut: Achevé(e)
Ref.: CA10032

Evaluation Team

Cette évaluation a été réalisée par MM. Afework AKLILU Chargé principal des évaluations, OPEV), Lawrence ETURU, (consultant) et le professeur Chris ACKELLO-OGUTU (consultant).

Objective

L’évaluation de l’assistance du Groupe de la Banque au secteur de l’agriculture et du développement rural (SADR) du Kenya a été effectuée par une mission de trois personnes du département de l’évaluation des opérations (OPEV) sur la période de mai à juillet 2005. La mission avait pour objectif général d’évaluer l’efficacité de la stratégie d’assistance mise en oeuvre par le Groupe de la Banque pour appuyer les politiques et priorités kenyanes en agriculture et développement rural en vue de maximiser l’efficacité des actions visant à réaliser la croissance économique et réduire la pauvreté. L’objectif particulier de la mission était de dégager des leçons pertinentes susceptibles de contribuer à définir des stratégies plus productrices de résultats tangibles et plus efficientes pour une future assistance du Groupe de la Banque au Kenya et aussi de réunir des données servant à l’évaluation globale qui sera prochainement conduite de l’assistance à ce pays.

Main Lessons

  • Plusieurs leçons se dégagent de cette évaluation de l’assistance du Groupe de la Banque, mais les plus importantes de celles qui se rapportent au résultat global nous apprennent que l’exécution réussie de l’assistance au développement, ainsi que la réalisation et la pérennité de ses objectifs de développement à long terme supposent : i) initialement, un niveau satisfaisant de pertinence et de qualité d’un projet au début de son cycle, consolidées par de bons choix de stratégie et de technologies ; ii) le développement, à tous les niveaux qui sont essentiels, y compris au niveau des bénéficiaires, de capacités institutionnelles et en ressources humaines substantielles ; iii) l’engagement de l’État bénéficiaire à travers l’appui institutionnel et financier qu’il offre. La pertinence et l’acceptation rapide de l’assistance au développement sont plus grandes lorsqu’on procède à l’analyse approfondie des freins, des potentialités et des options technologiques qui s’offrent aux exploitants agricoles.  
  • L’association active des exploitants agricoles est d’un intérêt capital au cours des premières étapes de la conception d’un projet et de son évaluation initiale pour assurer la pérennité à long terme et la réduction de la pauvreté parce que, même lorsque les projets ne parviennent pas, pour une raison ou une autre, à remplir leurs objectifs immédiats, leurs effets indirects peuvent encore être très positifs. La leçon des projets de riz pluvial dans le Kenya occidental et de l’élevage porcin montre que les exploitants agricoles sont attentifs à toutes les opportunités de développement qu’offrent les interventions dans leurs régions mais n’ayant pas été dans les cas cités suffisamment associés dès le début, ils ont considéré l’échec de ces projets comme des occasions manquées. Au terme des projets, les agriculteurs étaient disposés à recoller les morceaux en s’appuyant sur leur propre expérience et leur propre perception des choses. Ce décalage entre la fin de l’exécution d’un projet et l’adoption par les agriculteurs des aspects positifs qu’il a eus est un processus naturel du développement rural.
  • Inversement, on peut obtenir des exploitants agricoles une réaction infiniment meilleure a) en les associant tôt et activement à l’identification et à la promotion du projet, et (b) en mettant l’accent principal sur les problèmes, les freins et les opportunités en rapport avec leurs besoins fondamentaux (besoins agricoles fondamentaux) en première priorité, avec la diversification dans d’autres (ou de nouvelles) entreprises pour augmenter ou stabiliser, comme il convient, leurs revenus. Se concentrer sur les besoins réels des exploitants peut élever de manière considérable leur intérêt pour et leur participation aux projets, mais, à cet égard, il est important de fournir les objectifs chiffrés de quelques seuils indicatifs pour assurer des taux de participation significatifs.
  • D’un point de vue institutionnel, c’est à travers leurs organisations que l’association des exploitants agricoles à l’assistance au développement peut le mieux être encouragée. Les coopératives agricoles et les groupements de femmes, par exemple, peuvent constituer des canaux essentiels pour transférer aux agriculteurs les financements du crédit agricole ainsi que pour d’autres services, mais il est d’une importance vitale que les bénéficiaires soient d’abord formés à la gestion des prêts et que les conditions sur le terrain soient favorables : les agriculteurs doivent avoir un besoin démontré pour ces prêts, sans quoi le capital extérieur est un frein qui entrave la production et la commercialisation. 

 

Main Recommendations

Recommandation(s) au Bénéficiaire :

  • Les projets portant sur l’éradication de la pauvreté doivent se focaliser sur la modernisation de l’agriculture traditionnelle ou de base pratiquée par les exploitants, en prévoyant une diversification dans d’autres entreprises afin de stabiliser et d’augmenter les opportunités de revenus, selon les cas. Inversement, cela exige que les exploitants (et/ou les pauvres) soient associés au départ à l’identification, la préparation et la conception des stratégies pour qu’ils puissent se les approprier et les exécuter et, ensemble avec les autorités publiques du pays, assumer la responsabilité des résultats globaux. 
  • Le renforcement des capacités institutionnelles et humaines doit faire partie du format conceptuel d’un projet et de son exécution afin de garantir a) la préparation adéquate du projet et sa qualité dès le début de son cycle ; b) qu’une attention suffisante est prêtée à l’établissement de systèmes efficaces de gestion avant le démarrage ; c) une articulation convenable des rôles et fonctions des CEP avec ceux des ministères de tutelle ; et d) une articulation adéquate, réalisée à l’avance, des rôles et fonctions au sein des institutions appelées à collaborer.