Objective
Cette evaluation a pour but essentiel d’analyser l’efficacité de l’assistance de la Banque sur la développement du pays, en vue de tirer des leçons et recommandations utiles pour le prochain document de stratégie-pays (DSP).
Main Recommendations
Recommandation(s) à la Banque :
- D’une manière générale, la Banque devrait élaborer et mettre en oeuvre une approche prospective stratégique fondée sur une base de connaissances approfondies du pays. En renant en compte l’environnement compétitif avec l’accès du Maroc à une large gamme de sources de financement ainsi que les capacités de mise en oeuvre au niveau du pays et de la Banque, la stratégie future de la Banque devrait cibler davantage les principaux défis de développement du pays. Il s’agit notamment de la préparation de l'économie et de la société à l'ouverture du Maroc au monde, la diversification de l’économie, la réduction de la vulnérabilité agricole, la maîtrise de l’eau et la réduction de la pauvreté.
- De manière spécifique, la Banque devrait Poursuivre et améliorer le soutien aux réformes économiques et sectorielles notamment les réformes de l’administration publique, la gestion des finances publiques et la fiscalité (cf. paragraphes 3.2.1.2, 3.2.1.4,4.1.13, 4.3.7, 4.6.1). Eu égard aux nombreux défis auxquels l’économie marocaine est confrontée, l’assistance financière de la Banque et sa contribution intellectuelle seront nécessaires pour appuyer des réformes couvrant un grand nombre de domaines institutionnels, économiques et sociaux. La banque devrait tirer pleinement les leçons de l’expérience afin d’améliorer la qualité de conception des programmes par des travaux analytiques et le dialogue renforcé sue les mesures clés. Le Gouvernement poursuit ses efforts pour la maîtrise des dépenses courantes et en particulier celles relatives à la masse salariale de la fonction publique. L’augmentation de l’épargne budgétaire appelle également une réforme de la fiscalité afin de mobiliser des recettes budgétaires suffisantes pour pallier la baisse de recettes fiscales consécutive au démantèlement tarifaire dans le cadre de l’Accord d’Association avec l’Union européenne. Un appui à ces réformes permettra d’assurer un meilleur équilibre des finances publiques au fur et à mesure de la mise en oeuvre de l’Accord d’association et de renforcer la capacité d’investissement.
- Soutenir le plan de réforme du secteur agricole et aider le Maroc à réduire davantage sa vulnérabilité. Le secteur agricole reste un secteur vulnérable aussi bien vis-à-vis des aléasclimatiques que de l’ouverture des marchés. Le Maroc ne parviendrait cependant pas à réduire durablement la pauvreté tant que ne seraient pas adoptés des programmes plus volontaristes de stimulation de la croissance et de réforme de l’agriculture. Il importe également d’aider le pays à intégrer ce secteur dans la problématique de la zone de libre-échange.
- Soutenir la mise à niveau diversifiée de l’économie, notamment en prenant appui sur les réformes et en s’impliquant davantage dans l’appui direct au secteur privé (cf. paragraphe 3.2.1.9). La stratégie de la Banque devrait appuyer les efforts du Maroc en vue de créer les conditions d’une croissance durable fondée sur l’initiative privée : appui à la mise à niveau des acteurs du secteur (offre de conseils, de formation et de services financiers) ; appui direct aux entreprises dans le cadre de certaines réformes (eau, énergie, finances, transports, couverture médicale) ; soutien aux secteurs porteurs et d’avenir comme le tourisme et les NTIC ; soutien à la modernisation des infrastructures du pays.
- Soutenir la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La performance des politiques économiques n’a pas été accompagnée jusqu’ici d’une diffusion équitable du progrès économique et social. Au plan social surtout en milieu rural, le Maroc est plus proche d'un pays moins avancé d'Afrique subsaharienne que d'un pays à revenu intermédiaire méditerranéen. Dans l’ensemble, les actions et réformes entreprises par le Gouvernement notamment la mise en place d’un cadre de protection sociale compatible avec les efforts de lutte contre la pauvreté et financièrement pérenne, sont encore insuffisantes. Après les événements de Casablanca du 16 mai 2003, la dimension sociale a reçu un intérêt particulier y compris la priorité au logement social et à la résorption de l’habitat insalubre renforcée par une politique de proximité. Les partenaires au développement y compris la Banque devraient poursuivre les efforts dans la réduction des disparités régionales.
- La Banque devrait diversifier ses instruments d’intervention y compris en offrant de nouveaux instruments comme les prêts aux municipalités et les prêts immobiliers et renforcer leur synergie. (cf. paragraphe 3.2.1.10).
- La Banque devrait renforcer les synergies avec les autres partenaires ainsi que l’harmonisation des approches et des procédures.
- La Banque devrait élaborer une stratégie et un programme en matière d’études économiques et sectorielles en établissant, en étroite concertation avec le Gouvernement Marocain et les autres partenaires, des priorités fondées sur les besoins du pays, afin d’améliorer la qualité du DSP et des opérations notamment l’appui aux réformes (cf. paragraphes 3.3.1.1, 3.3.1.2).
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Maroc - Evaluation de l’assistance de la banque, 1996-2005.PDF | 439.41 Ko |