Maroc : Revue de l’assistance de la banque dans le secteur de l’éducation, 1994-2004

Date: 23/11/2005
Type: Évaluation de stratégies et programmes pays
Country(ies): Maroc
Secteur(s): Education
Statut: Achevé(e)
Ref.: CA10028

Evaluation Team

Ce rapport a été préparé par M. Albert-Enéas Gakusi, Chargé d’Evaluation Principal au Département de l’Evaluation des Opérations (OPEV) et M. Mathias Sanou, Consultant socio-économiste.

Objective

L’évaluation de l’assistance de la Banque au secteur de l’éducation du Maroc vise à examiner la politique et les stratégies de la Banque dans le secteur afin d’apprécier dans quelle mesure elles sont cohérentes avec les politiques et les stratégies définies par les autorités marocaines. Elle vise également à évaluer les performances des interventions de la Banque dans le secteur. Elle permet, enfin, de tirer des leçons afin de renforcer les politiques et stratégies de la Banque et d’améliorer la qualité des opérations futures.

Main Lessons

  • Dans un environnement favorable à la mobilisation des ressources non-concessionnelles comme c’est le cas du Maroc, la valeur ajoutée d’une Banque de développement se trouvesurtout au niveau de la qualité du dialogue politique et de l’assistance technique. Par conséquent, les interventions uniquement sous forme de prêts s’avèrent insuffisantes et ilimporte de les accompagner d’instruments de financement complémentaires pour répondre aux besoins non satisfaits par le marché financier concurrentiel (cf. 3.2.3, 4.8.2, 5.
  • La réussite d’un projet dans le secteur de l’éducation est intimement liée à la qualité de sa préparation. Le fait de se fonder uniquement sur les travaux préparatoires réalisés par lespartenaires ne favorise pas la maîtrise des défis des secteurs, ce qui peut conduire à une appréciation inexacte des interventions. Dans ce sens, la réalisation d’études sectoriellespermet d’avoir une bonne vision des défis et contraintes et favorise l’attente des objectifs (cf. 3.2.3, 3.3.2, 4.3.1, 5.2.1).
  • La participation à différentes phases des projets d’éducation par les collectivités locales, les associations de parents d’élèves, les ONG, le secteur privé, favorise l’appropriation des réalisations, ce qui est un facteur de bonne performance et de durabilité (cf. 4.3.3, 4.7.2).
  • Le manque de partage d’expériences par les partenaires participant au co-financement ou au financement parallèle des projets, ne favorise pas la réalisation d’externalités positivesprofitables à tous. La réalisation de telles externalités demandent qu’un certain nombre de conditions soient remplies dont la mise en place de mécanismes communs de coordinationsuivants: a) l’harmonisation de la périodicité et du format des rapports de supervision et d’achèvement ; b) la définition d’indicateurs de performances communs ; c) la réalisation demissions de supervision conjointes ; et d) un échange régulier d’informations (cf. 5.4.3, 6.3.1).

 

Main Recommendations

Recommandation(s) au Bénéficiaire :

  • Etant donné le rôle de plus en plus important que joue la société civile y compris les Associations de parents, d’élèves et les ONGS en ce qui concerne la gestion des infrastructures scolaires, il importe que les parties prenantes soient effectivement associées à la conception des programmes et projets d’éducation, à leur mise en oeuvre ainsi qu’à leur suivi.
  • Afin de maintenir en bon état les bâtiments et les équipements scolaires, il importe de renforcer la sensibilisation des élèves au respect du patrimoine scolaire dans le cadre du coursd’éducation civique notamment.
  • Le Gouvernement devrait favoriser le développement du secteur privé d’éducation en levant les barrières institutionnelles notamment au niveau de l’évaluation et de l’homologation des diplômes pour favoriser un accès compétitif à différentes opportunités du marché du travail 4.4.8, 4.8.2)
  • En même temps que le Gouvernement renforce sa coopération technique et financière avec les différents partenaires au développement, il pourrait prendre l’initiative d’organiser la coordination entre partenaires de sorte à harmoniser les interventions et à maximiser leurs performances .5.4.1, 6.3.1

Recommandation(s) à la Banque :

  • La Banque devrait améliorer la qualité de son assistance en augmentant son financement pour l'assistance technique et les études sectorielles. Elle devrait aussi mettre à la disposition des pays BAD comme le Maroc l'expertise nécessaire pour faire des réformes de l'enseignement et de la recherche scientifique et autres mesures de renforcement des capacités des ministères concernés. Cette assistance devrait améliorer les compétences et les niveaux d'enseignement des Marocains pour les préparer à mieux faire face à laconcurrence internationale dans le cadre de la mondialisation. Elle devrait également envisager de soutenir les investissements du secteur privé dans les secteurs de l'éducation, la formation professionnelle et la recherche appliquée 3.2.3, 4.8.2, 5.1.2.
  • La Banque devrait réaliser ses propres recherches pour mieux guider ses interventions dans le domaine de l’éducation et ne pas se contenter de s’appuyer sur les réalisations d’autresinstitutions de développement 3.2.3, 4.3.1.
  • Etant donné l’importance des activités d’ordre qualitatif de l’éducation dans la performance scolaire, il importe que la Banque veille à ce que les Gouvernements réalisent les composantes qualitatives des projets ayant rapport principalement à la formation du personnel enseignant 4.6.1, 6.1.2
  • Afin de tirer un bénéfice réel des co-financements et des financements parallèles, il faut mettre en place la coordination des bailleurs de fonds pour un partage d’analyses, d’expériences, de méthodes et d’outils de travail dont le format des rapports de supervision et d’achèvement ; la définition d’indicateurs de performances communs ; la réalisation de missions de supervision conjointes ; et l’échange d’informations sur une base régulière (cf. 5.4.3, 6.3.1).
  • Afin d’améliorer l’efficacité de ses interventions dans les pays membres, la Banque devrait, à l’instar de la Banque Mondiale, mettre en place un système de communication qui permet de suivre les opérations en utilisant les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (cf. 6.2.1).
  • Afin de disposer de données nécessaires pour évaluer les performances des interventions dans le domaine éducatif, la Banque pourrait prévoir une assistance au pays en vue de la mise en place de systèmes informatisés de collecte d’informations devant servir pour le suivi-évaluation. En même temps, elle pourrait prévoir l’assistance pour l’instauration et le développement des Nouvelles Technologies de l’Information au niveau des écoles afin de faciliter la diffusion des informations (cf. 6.2.1).