Projet Electricité II

Date: 08/02/2007
Type: Evaluation des performances du projet
Country(ies): Mozambique
Secteur(s): Energie & électricité
Statut: Achevé(e)
Ref.: PP10095

Evaluation Team

Le présent rapport d’évaluation a été établi par Mme G. Yirga-Hall et M. F. Botes (f.botes@afdb.org ), experts en évaluation du Département de l’évaluation des opérations (OPEV), à la suite d’une mission effectuée au Mozambique. M. J. Quintana (Spécialiste en environnement et Consultant) a procédé à l’audit environnemental du projet, sanctionné par un rapport séparé. Toute question relative au présent rapport devra être adressée à M. D. Barnett, Directeur p.i., OPEV, ou aux deux experts, respectivement.

Objective

A la date de l’évaluation, la demande de pointe au Mozambique se situait encore confortablement en dessous de 300 MW, au point où la priorité du Gouvernement était d’étendre le réseau national pour fournir de l’énergie électrique aux zones rurales. Ainsi, à l’image du projet Électricité I en 1991 (un projet financé par la Banque), le projet Électricité II (objet de la
présente évaluation) a été conçu avec pour objectif d’étendre le réseau national par la construction de lignes de moyenne et basse tension dans les provinces au sud de Maputo et de
Gaza. Le but du projet était de fournir de l’énergie électrique fiable afin de servir premièrement de catalyseur pour la réinstallation des personnes déplacées de l’intérieur du pays du fait des longues guerres civiles. Le projet devait satisfaire les besoins en énergie pour les usages industriels et domestiques et freiner graduellement la dégradation de l’environnement. Les
principales composantes du projet comprenaient la construction de lignes de transport de moyenne et basse tension et de réseaux de distribution, y compris les sous-stations connexes, le matériel requis pour le branchement des abonnés et la logistique pour l’exploitation.

Main Findings

  • Globalement, le projet a été couronné de succès et contribue au développement socioéconomique des zones rurales du Sud du Mozambique. Le projet Électricité II offre plusieurs cas de bonnes pratiques, quoiqu’il ait enregistré une performance moins que satisfaisante dans un nombre de domaines spécifiques.
  • Des retards significatifs ont été accusés dans l’exécution du projet. Si une catastrophe naturelle participe des causes, il existe également d’autres raisons, notamment : a) le personnel de la cellule d’exécution de l’organe d’exécution du projet ne s’était pas entièrement familiarisé avec toutes les procédures de la Banque avant le démarrage du projet. B) La cellule d’exécution de l’organe d’exécution du projet ne disposait pas de capacités suffisantes pour mettre en oeuvre simultanément un nombre de projets similaires. C) Le calendrier d’exécution a probablement été trop optimiste quand on sait que le Mozambique est un État fragile qui sortait d’une longue période de guerre et d’instabilité. Les insuffisances de capacités pour mettre en oeuvre un nombre de projets similaires financés par des multiples donateurs, conjuguées à la grave inondation intervenue dans le pays, ne pouvaient que rendre les retards inévitables. D) Une suspension temporaire des travaux de construction a été observée du fait de l’utilisation de techniques de construction nocives pour l’environnement. 
  • Il convient de reconnaître que les projets économiquement viables n’enregistrent pas nécessairement un taux élevé de rentabilité financière pour le promoteur ou l’entreprise de services publics. Cela dit, la viabilité financière du projet est menacée par ce qui suit : a) le lourd fardeau de la dette d’EdM. b) EdM se doit d’absorber la différence entre la capacité de paiement des communautés et le CMLT. En dépit du fait que les entreprises de services publics soient autorisées à appliquer l’interfinancement, les pays comme le Mozambique, qui sont éligibles au financement du FAD, ne comptent généralement pas d’abonnés assez fortunés pour procéder à une subvention horizontale, la conséquence étant l’accroissement de l’endettement des entreprises de services publics. c) La politique de la Banque dispose que le taux de rétrocession aux tiers des prêts du FAD peut s’aligner sur celui du marché. Par conséquent, les retombées du prêt FAD à faible taux d’intérêt ne profitent pas systématiquement aux bénéficiaires. d) Si l’effectif du personnel par unité de production d’EdM a été amélioré, rien ne prouve que le montant élevé des dépenses de personnel soit entièrement maîtrisé 
  • Le projet a eu d’importantes retombées secondaires qui ne peuvent être facilement mises en évidence par une analyse socioéconomique. Ces avantages se déclinent comme suit : a) depuis son achèvement, la ligne a été étendue à un nombre de pavillons d’hôtes à travers un contrat de partenariat privé-public. Un nombre important de ménages ruraux a pu bénéficier de branchements au réseau électrique de ce fait. b) La fourniture de l’électricité a eu un impact significatif sur la réinstallation volontaire des personnes qui avaient été déplacées du fait de la guerre civile. Le projet Électricité II a encouragé les communautés déplacées à se réinstaller dans les villes qu’elles avaient désertées durant les hostilités et a attiré les communautés dans le périmètre de la ligne électrique où elles peuvent se faire raccorder au réseau. 
  • Vu le nombre de nouveaux abonnements lié à l’extension du réseau électrique national, et le fait qu’il n’existe pas de plans immédiats destinés à accroître la capacité de production, il y a de fortes chances que le pays connaisse une pénurie d’électricité à terme. Dans ces conditions, il est peu sage d’entreprendre des projets d’électrification rurale à grande échelle sans établir des plans spécifiques pour faire face à la croissance de la demande.

Main Lessons

  • Les retards accusés au lancement peuvent être réduits au minimum/évités si:a) la Banque assure une formation appropriée et opportune du personnel de l’organe d’exécution en ce qui concerne ses procédures.b) Il faudra procéder à une évaluation de la capacité d’exécution en tenant compte de l’ensemble des projets en cours et à venir devant être lancés durant la période de mise en oeuvre du projet faisant l’objet d’évaluation.c) Établir un calendrier d’exécution réaliste, particulièrement en ce qui concerne les États fragiles.
  • La viabilité financière des projets de services publics dans les zones rurales où les résidents locaux ne sont pas en mesure de payer le plein tarif commercial (tarif de coût marginal à long terme) peut être améliorée si on observe les principes ci-après :a) les services couvrent au moins le coût marginal à court terme et ne devront pas être offerts complètement à perte ou à titre gracieux.b) L’emprunteur fait un montage financier approprié en vue d’indemniser l’entreprise de services publics pour les services sociaux qu’elle fournit dans les zones où le plein recouvrement des coûts n’est pas possible.c) La capacité de fourniture/production d’électricité suit l’évolution de la croissance à long terme de la demande combinée de tous les projets d’électricité.d) Le développement institutionnel demeure une composante intégrale du projet.e) Les conditions de prêts spécifient la productivité à la fois en termes de coût et d’effectif du personnel.
     
  • Les projets d’électrification rurale ont des retombées secondaires significatives et présentent des opportunités qu’on devrait examiner et mettre en exergue dans le cadre du processus d’évaluation du projet. Il s’agit notamment de :a) l’établissement d’un partenariat public-privé pour l’extension de la ligne et le branchement de nouveaux abonnés au réseau.b) la production d’impacts positifs sur les tendances d’installation dans les agglomérations rurales et l’utilisation des terres.
     
  • Les conséquences environnementales négatives peuvent être réduites au minimum ou évitées entièrement si on associe un environnementaliste aux processus d’évaluation et de suivi, même s’il n’existe pas de questions sensibles évidentes en matière d’environnement au moment de la classification.
File(s): 
Fichier attachéTaille
PDF icon Mozambique - Projet Electricité II.pdf419.56 Ko