Projet pilote d’appui a la recherche-développement sur la lutte intégrée contre les fleaux en agriculture de subsistance dans le bassin du lac Tchad

Date: 04/10/2011
Type: Evaluation des performances du projet
Country(ies): Afrique centrale
Secteur(s): Agriculture et agro-industrie
Thème(s): Société civile
Statut: Achevé(e)
Ref.: PP10097

Evaluation Team

Le présent rapport a été préparé par une équipe composée de MM. Joseph MOUANDA, Chargé d’évaluation et El Hassane DRAVE, Consultant, sous la supervision de M. Mohamed H. MANAÏ, Chef de Division Evaluation des projets et programmes, à la suite d’une mission qu’ils ont effectuée dans quatre pays membres de la CBLT (Tchad, Cameroun, Niger et Nigeria) du 12 au 30 octobre 2009. Toute question relative au rapport devra être adressée à M. Mohamed M. MANAÏ, (m.manai@afdb.org ) ou M. MOUANDA (j.mouanda@afdb.org).

Objective

La finalité du projet est de renforcer la sécurité alimentaire dans quatre pays membres de la région du bassin du Lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad). Cela passait par la réduction des pertes dues aux fléaux sur les cultures, à travers la coordination au plan régional.

Main Lessons

  • La coordination des actions de lutte contre les fléaux en agriculture de subsistance confiée à une structure régionale travaillant en collaboration avec des instituts de recherche et de vulgarisation et utilisant les résultats de recherche-développement avérés, ne constitue un atout, que lorsqu’elle est menée dans une perspective de long terme avec une réelle appropriation du dispositif au niveau des pays membres concernés.
  • Le renforcement des systèmes nationaux de vulgarisation et de recherche agricole par une meilleure diffusion des bonnes pratiques aux petits producteurs, particulièrement des femmes est une condition nécessaire pour améliorer significativement la productivité et la situation de sécurité alimentaire qui reste fragile dans certains pays membres régionaux de la Banque.
  • La mise en place d’un système de suivi-évaluation constitue une étape essentielle pour la mesure de l’impact réel des résultats de l’adoption des techniques IPM sur les rendements, les coûts de production et les revenus au delà des paysans et pays-pilotes.
     
  • Un projet pilote de recherche-développement ayant enregistré des résultats encourageants et suscité un réel engouement auprès des paysans nécessite la prise de mesures d’accompagnement à la fin du projet pour la sauvegarde, le renforcement des acquis et la durabilité de ses effets.
     
  • L’approche champ-écoles, quoique coûteuse, doit permettre d’encadrer un plus grand nombre de vulgarisateurs et de brigades villageoises aux techniques agricoles et de protection végétale.

Main Recommendations

Recommandation(s) à la Banque :

  • La Banque doit s’engager dans la promotion des systèmes de gestion intégrée de lutte contre les ravageurs des cultures (IPM) dans les pays membres régionaux dont la population rurale subit des pertes énormes liées à ces ravageurs. Elle devrait dans ce cas, cibler les régions à atteindre et inclure cette promotion dans le cadre de sa stratégie de développement rural.
  • La Banque doit élargir les expériences et la recherche-développement à d’autres cultures, d’autres prédateurs et dans d’autres zones du bassin. Les cultures notamment vivrières à introduire sont celles pour lesquelles les techniques d’IPM moins onéreuses, sont susceptibles d’améliorer les rendements ou les revenus des paysans, ou de permettre la réduction considérable de l’utilisation des pesticides, afin de préserver l’environnement déjà très fragile du Bassin du Lac Tchad.
  • Dans la promotion des techniques de protection des végétaux dites « douces », la Banque doit cibler les zones à promouvoir, afin d’obtenir une masse critique en capacité sur les techniques IPM et procéder à une extension progressive à d’autres zones. L’utilisation d’indicateurs déclencheurs de passage d’une phase à l’autre, liés aux résultats, constituera une garantie d’efficacité du projet.
  • Pour les futurs projets de gestion intégrée de la lutte contre les maladies et ravageurs des cultures, la Banque doit créer des synergies avec d’autres initiatives qui facilitent l’accès des paysans aux intrants et crédits agricoles, favoriser la création d’associations paysannes et appuyer les institutions de micro crédits opérant dans la zone.
  • Ce type de projet de recherche-développement doit bien étudier les protocoles expérimentaux dans le sens de la réduction des facteurs à tester en même temps et veiller au respect des écartements nécessaires des essais des autres champs afin d’assurer l’authenticité des résultats

Recommendation(s) au bénéficiaire :

  • Les pays membres de la CBLT doivent procéder à la généralisation des techniques IPM qui ont reçu l’adhésion des paysans, car ayant prouvé leur faisabilité technique et leur rentabilité financière. La pérennisation des effets du projet passe par de nouvelles initiatives, impliquant davantage les Gouvernements respectifs et notamment les services nationaux de protection des végétaux, de vulgarisation, les organisations paysannes et le secteur privé. Elle passe aussi par une extension des expériences et de la recherchedéveloppement à d’autres cultures et à d’autres prédateurs.
  • Les Etats membres doivent mettre en œuvre une véritable politique de lutte intégrée contre les fléaux en agriculture, moyennant l’adoption des dispositifs juridiques ou réglementaires appropriés, pour l’utilisation de produits naturels tels que le neem et explorer les possibilités de production, transformation et commercialisation du neem à grande échelle.
  • Les pays membres de la CBLT doivent renforcer la vulgarisation et la protection des végétaux et adapter les activités de vulgarisation aux préoccupations des femmes, vu leur rôle primordial dans l’exploitation familiale.
  • CBLT doit jouer pleinement son rôle de gestionnaire de connaissances sur le bassin du lac Tchad et établir un système d'échelle régionale des informations et des données.
  • CBLT doit renforcer l'école régionale Ngala pour aider les pays membres à renforcer leur capacité de gestion des ravageurs dans l'agriculture de subsistance. Il convient également d'assurer une large diffusion de matériels éducatifs développés par le projet afin d'intimer autant de personnes que possible avec la gestion intégrée des ravageurs (IPM) techniques.