Tanzanie : Évaluation de l’assistance du groupe de la banque au secteur de la santé, 1998-2004

Date: 22/11/2005
Type: Évaluation de stratégies et programmes pays
Country(ies): Tanzanie
Secteur(s): Santé
Statut: Achevé(e)
Ref.: CA10029

Evaluation Team

Ce rapport a été préparé par MM. Albert-Enéas Gakusi, Chargé principal de l’évaluation, Département de l’Évaluation des Opérations (OPEV), Thomas O’Brien Kirk et David Royston Moore, consultants de PEMConsult, Danemark, à la suite de leur mission en Tanzanie en décembre 2004.

Objective

L’évaluation du secteur de la santé vise les objectifs suivants : a) évaluer la pertinence des activités financées à travers les projets sur la période 1989-2004 ; b) évaluer dans quelle mesure l’appui de la Banque au secteur tanzanien de la santé a réussi à améliorer la mise à disposition de prestations du système de santé et l’accès aux services de santé ; et c) dégager les enseignements de l’expérience en vue du renforcement des futures politiques et procédures de la Banque et de l’amélioration de la qualité de ses opérations. L’évaluation, de manière critique, a) analyse dans quelle mesure les stratégies régissant les activités de prêt et hors-prêts de la Banque correspondent aux priorités sanitaires du pays ; et b) évalue l’impact des interventions de la Banque dans le secteur de la santé en montrant la relation entre les buts/objectifs avec les indicateurs de résultats à atteindre par la Banque. Ainsi, les conclusions de cette évaluation, ses leçons et recommandations serviraient d’apports à l’évaluation de la stratégie de la Banque pour l’assistance à la Tanzanie ainsi qu’aux évaluations et études sectorielles futures.

Main Lessons

  • L’investissement dans les soins de santé en zones rurales peut être très riche en bons résultats même si l’investissement est relativement modeste. Le dispensaire de Kitunda, où le total des consultations externes ont augmenté de 40,7 % après sa mise en service, en est une confirmation (3.3.2; 6.2.2).
     
  • Le recours aux consultants internationaux qui sont à l’extérieur, par ex. Directeur de projet, chef de projet et ingénieur de projet, est un handicap pour l’efficacité des opérations en raison des problèmes de communication qui se posent. L’homologue national ne peut pas prendre de décisions sans l’aval du siège et sans avoir reçu des instructions de l’extérieur. Cette situation entraîne des retards. Il serait préférable de recruter un cabinet local de consultants, ce qui serait aussi bénéfique pour le renforcement des capacités nationales sous réserve de bien gérer la dimension garantie de qualité(3.4.1).
     

Main Recommendations

Recommandation(s) au Bénéficiaire :

  • Afin de remédier aux sérieux problèmes de pénurie de personnel dans le secteur de la santé, qu’aggrave les cas de VIH/Sida parmi le personnel de santé, il est recommandé que le Gouvernement tanzanien élabore des mesures incitatives, notamment au plan logement et transport, capables d’attirer et de retenir le personnel de santé qu’il faut. Il faudrait aussiformer un plus grand nombre de gestionnaires d’hôpitaux afin que les médecins et le personnel paramédical soient dégagés des tâches administratives et de gestion (2.1.3; 3.2.2).
  • Il est recommandé que le Gouvernement tanzanien fasse en sorte de s’assurer que les projets sont effectivement gérés et exécutés par les chefs de projet conformément auxobjectifs fixés. Il doit aussi veiller à ce que ses investissements dans le secteur de la santé soient accompagnés d’un bon programme de maintenance ainsi que de systèmes de suivipermettant un usage optimal. Le secteur privé devrait être associé à la fourniture d’une meilleure maintenance (4.1.4; 5.1.3; 5.1.5).
  • Il est recommandé de faire une évaluation réaliste du recours accru aux ressources locales et de leurs capacités à l’étape de l’élaboration conceptuelle d’un projet et d’intégrer des plans adéquats de renforcement des capacités aux activités des organes d’exécution (5.1.4; 5.1.5).

Recommandation(s) à la Banque :

  • Il est recommandé que la Banque se joigne au mécanisme de l’approche à l’échelon sectoriel selon des modalités qui lui conviennent. La pression sur les capacités administratives de l’emprunteur en serait diminuée et la Banque aurait la possibilité d’étendre l’impact de ses interventions du fait de sa participation plus directe au dialogue sur le secteur de la santé. Dans le contexte du nombre croissant de personnes vivant dans la pauvreté et de l’augmentation, si ce n’est la stagnation, des problèmes sanitaires dans les zones rurales et parmi les couches les plus pauvres en Tanzanie, les appuis de la Banque au secteur ont été (et restent) nécessaires, mais il y a lieu de renforcer la coordination avec les autres partenaires audéveloppement(2.4.2; 5.2.2).
  • Pour que l’efficacité et l’impact de ses interventions soient meilleures, la Banque devra réaménager son approche participative conformément à ses politiques, réduire la charge de travail des chefs d’activités, tout en assurant une meilleure qualité de ses procédures d’évaluation et en intensifiant la formation du personnel dans les organes d’exécution. Il est recommandé que la Banque désigne un spécialiste du secteur social qui fera partie du personnel du bureau national-pays (5.2.1; 5.2.3).
  • Il est recommandé que la Banque maintienne un ordre de priorité de ses financements privilégiant les formations sanitaires du niveau dispensaire et aux niveaux inférieurs afin d’améliorer l’offre de services de santé dans les zones les plus pauvres, qui ont les taux de morbidité et de mortalité les plus élevés. Ce faisant, la Banque devrait tirer parti au maximum de l’approche participative structurée, faisant ainsi intervenir dans le cycle du projet toutes les parties prenantes intéressées (2.6.6; 6.2.2; 7.1.1).