Validation du rapport d'achèvement du DSIR en Afrique de l’Ouest

L’Évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement (« la Banque ») a mené une validation pilote du rapport d’achèvement du Document de stratégie d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest 2011-2015/17 (DSIR-AO). La validation a été entreprise afin d’éclairer la conception des piliers du nouveau DSIR pour l’Afrique de l’Ouest pour 2019-2025 et d’aider IDEV à mieux comprendre la façon de concevoir et de mettre en œuvre ce produit pour répondre au mieux à ses objectif(s). Elle a également contribué à améliorer la qualité du rapport d'achèvement du DSIR-AO et a fourni une opportunité d'apprentissage.

La validation fournit un examen indépendant des preuves et des résultats présentés dans le rapport d'achèvement. Elle évalue également la qualité des preuves fournies à l'appui de l'auto-évaluation et des recommandations présentées pour le nouveau Document de stratégie d'intégration régionale. La validation repose sur: i) un examen de la documentation disponible sur les performances du DSIR-AO (à savoir, le DSIR lui-même, l’examen à mi-parcours du DSIR, le rapport d’achèvement du DSIR, les rapports d’avancement de la mise en œuvre et les rapports d’achèvement de projets individuels) et ii) des réunions et discussions avec l'équipe du rapport d'achèvement du DSIR-AO, à différentes étapes. La validation était guidée par un format annoté qui prévoyait une évaluation de la performance basée sur des objectifs et couvrait implicitement trois des cinq critères d'évaluation du CAD-OCDE, à savoir: la pertinence, l'efficacité et l'efficience.

La validation a montré que le portefeuille de la Banque dans le cadre du DSIR-AO est très pertinent pour les priorités régionales, les stratégies et les politiques de la Banque en matière d’intégration régionale, ainsi que pour les stratégies de pays dans la région de la CEDEAO. Cependant, elle a identifié des faiblesses dans la matrice de résultats. La validation a conclu que l'efficacité du DSIR était satisfaisante pour la réalisation des produits, mais n'a pas pu fournir une évaluation de la réalisation des résultats en raison du manque de données dans le rapport d'achèvement. L’efficience a été jugée insatisfaisante en raison de retards et d'un ratio de décaissement relativement faible. Certains projets ont été annulés pendant la période du DSIR. Enfin, la validation n’a pas permis d’évaluer le critère de durabilité, qui n’était pas traité dans le rapport d’achèvement. De manière générale, la validation estime que les preuves présentées sont insuffisantes pour appuyer les conclusions du rapport d’achèvement que la mise en œuvre du DSIR était un succès et que les résultats obtenus étaient satisfaisants.

Leçons apprises

La validation concorde avec les leçons suivantes du rapport d'achèvement :

• En ce qui concerne le développement des infrastructures régionales, au niveau stratégique, il est nécessaire de s’attaquer aux infrastructures physiques et immatérielles pour promouvoir le transport et le commerce.
• En raison de questions urgentes tels que la sécurité alimentaire, le changement climatique et la résilience, l'intégration du « paradigme et de la stratégie du Sahel » dans les priorités d'intégration est essentielle pour favoriser une véritable intégration de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
• La nécessité pour la Banque de s’éloigner des solutions d’urgence et d’adopter une approche stratégique du développement sanitaire dans la région.
• Au niveau opérationnel, la nécessité de renforcer la capacité de mise en œuvre des agences d'exécution et des communautés économiques régionales (CEDEAO et UEMOA - Union économique et monétaire ouest-africaine), en particulier dans les règles et procédures de passation des marchés et de décaissement de la Banque.

Et suggère deux leçons supplémentaires :

• Compte tenu des déficits en capacités de mise en œuvre des projets dans la région, l'état de préparation des projets régionaux présente un grand intérêt et ne doit pas être sous-estimé.
• La priorité stratégique accordée au développement du secteur privé est d'une grande importance pour accélérer la transformation structurelle et favoriser la commerce et les investissements transfrontaliers. Les solutions régionales peuvent constituer une approche efficace pour améliorer l’environnement favorable au développement du secteur privé.

Recommandations pour la Direction de la Banque

1. Continuer à soutenir les communautés économiques régionales et les agences d’exécution, en particulier en ce qui concerne leurs politiques et processus de passation de marchés et de décaissement. Cela contribuera à renforcer la capacité de gestion des projets et à améliorer la performance des projets régionaux.
2. Au cours du prochain cycle du DSIR, renforcer le suivi, l’analyse, la communication et l’utilisation des résultats. Une théorie du changement du DSIR bien conçue est nécessaire pour garantir que les résultats des projets sont clairs et pertinents et que les indicateurs sont appropriés, spécifiques, complets et peuvent être suivis efficacement. L'intégration des questions transversales dans les interventions de la Banque devrait également être améliorée, de même que le suivi et les rapports sur les produits et les résultats.
3. Bien que le développement des infrastructures reste le principal domaine d’appui de la Banque, le renforcement des capacités à l’appui de la mise en œuvre des projets devrait rester une priorité stratégique. En outre, la Banque devrait s’attacher à assurer la qualité à l’entrée des projets d’infrastructure en vue de leur bonne exécution.

Chef de projet : Latéfa Camara, chargée d’évaluation