Vers une approche de prestation de services pour l'approvisionnement en eau et l'assainissement en milieu rural

 L’Évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement (ou la Banque) a mené une évaluation de 16 projets d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement en milieu rural (AEPAR) qui ont été approuvés et mis en œuvre par la Banque dans 13 pays membres régionaux au cours de la période 2000-2017. Avec une approbation nette totale de 365 millions d'UC, ces projets ont été conçus pour améliorer les normes de santé en zone rurale, promouvoir l'éducation, améliorer les conditions de vie et promouvoir les activités génératrices de revenus. Cela s'inscrivait dans le cadre de l'objectif de la Banque de permettre aux pays du projet de respecter leurs engagements en matière d'objectifs du Millénaire pour le développement, en termes d'accès universel à l'eau potable et de progrès significatifs en matière d'assainissement et de bonnes pratiques d'hygiène d’ici 2015. Les 16 projets ont été sélectionnés à dessein pour l'évaluation.

Le but de l’évaluation groupée était de guider la conception et la mise en œuvre des futurs projets d’AEPAR, dans le cadre des « Top 5 » priorités de la Banque relative à l’amélioration de la qualité de vie des africains. Ses principaux objectifs étaient les suivants:

i) Évaluer la pertinence, l'efficacité, l'efficience et la durabilité des projets d’AEPAR; et

ii) Tirer des leçons de ce qui a fonctionné et de ce qui n'a pas été le cas.

L'évaluation s'est appuyée sur des données à la fois quantitatives et qualitatives tirées des analyses des documents de la Banque et de la littérature concernant l'approvisionnement en eau et l'assainissement en milieu rural ; des entretiens avec les principales parties prenantes internes et externes; et des visites de sites des projets examinés. Il y avait également des données supplémentaires provenant d'une mini-enquête auprès d'environ 500 ménages qui a été menée pour chaque évaluation à l’échelle du projet. Les résultats ont été évalués au niveau de chaque projet et du groupe de projets à l'aide d'un modèle logique de projet d’AEPAR. Les données ont été analysées en utilisant des statistiques descriptives et une analyse comparative a été effectuée au niveau des indicateurs à l'aide de données de base, de cibles et de résultats réels. Les éléments de preuves ont été triangulées à partir de différentes sources de données et de méthodes, en particulier celles émanant des visites de sites et des entretiens pour combler les lacunes liées à une couverture insuffisante des bénéficiaires et des sites du projet.

L'évaluation a accordé une attention particulière aux questions clés liées à la qualité de la conception du projet; à la viabilité du modèle de gestion communautaire; au niveau de développement des capacités dans un système décentralisé; aux stratégies pour favoriser la prestation de services d'AEPA; et aux mécanismes pour maintenir les avantages des projets d’AEPAR.

Six leçons clés sont ressorties de cette évaluation, notamment:

i) L'importance d'accorder une attention suffisante aux études de conception des projets, aux questions liées aux passation des marchés et au renforcement des capacités pour minimiser les problèmes de mise en œuvre;

ii) La gestion communautaire selon une approche axée sur la demande a plus d'impact si elle est appliquée tout au long du cycle du projet;

iii) Pour maximiser les résultats de l'eau et résoudre les problèmes chroniques d'assainissement, les capacités de prestation de services à tous les niveaux de mise en œuvre, tant dans le secteur privé que dans le secteur public doivent être renforcées ;

iv) La nécessité de stratégies claires pour permettre une prestation de services efficace, une infrastructure d'assainissement de qualité et un changement de comportement approprié;

v) Pour maintenir les avantages des projets d’AEPAR, il est essentiel d'adopter une gamme plus large de modèles de prestation de services adaptés au contexte qui vont au-delà de la gestion communautaire;

vi) La nécessité d'un système complet de suivi et d'évaluation axé sur la prestation et la durabilité des services ruraux.

 

Chef de projet: Joseph Mouanda