Parlez-moi d'une de vos récentes expériences mémorables en matière d'évaluation :
Une expérience d'évaluation mémorable pour moi a été la gestion de l'Évaluation de la qualité de la supervision et de la clôture des opérations de la Banque, ainsi que le fait d'être membre de l'équipe du rapport d’Évaluation sur l’assurance qualité tout au long du cycle de projet en 2018.
Cette évaluation était importante dans la mesure où elle avait une implication limitée dans le temps pour la discussion relative à la 15ème reconstitution du Fonds africain de développement et une demande d'augmentation de capital pour la Banque. Les évaluations, qui ont débuté en octobre 2017, devaient être livrées en octobre 2018. Cette évaluation est l'une des rares évaluations d'IDEV à adopter une approche exhaustive d'évaluation participative et axée sur l'utilisateur. L'évaluation a été très bien accueillie et a été très utile pour informer les actions de la Banque visant à améliorer la qualité de ses opérations par le biais d'un plan d'action approuvé.
Que faites-vous avant toute évaluation ?
Je procède à une vaste consultation des parties prenantes avant toute évaluation. Ces consultations ont pour but de s'assurer que l'évaluation aborde les questions clés qui permettront d'éclairer l'apprentissage et la prise de décision. La consultation des parties prenantes n'est pas limitée aux parties prenantes internes, mais à toute partie prenante, tant externe qu'interne, qui pourrait bénéficier de l'évaluation ou qui pourrait en influencer l'utilité de l'évaluation.
Qu'apportez-vous avec vous lors de vos missions sur le terrain pour mener une évaluation ?
Mes missions sur le terrain impliquent une équipe d'experts en rapport avec le sujet de l'évaluation. Je m'assure que l'équipe comprend un analyste général pour soutenir les activités de collecte de données telles que l'enregistrement des types de données, la vérification des données et la fourniture d'un soutien logistique global. Je veille au respect des protocoles, à la prise en compte de la sensibilité culturelle et à la haute considération de la sécurité personnelle tout au long de la mission. Sur un plan personnel, je mets l'accent sur le bien-être et la sécurité des personnes pendant les missions sur le terrain. Une pratique constante consiste à porter des chaussures de marche confortables et des vêtements de protection appropriés pour les différents lieux.
Quelle est la leçon la plus importante que vous avez tirée des récentes évaluations que vous avez effectuées ?
La leçon la plus importante que j'ai apprise est l'importance de prendre en compte le contexte du pays et de s'assurer que cela est intégré dans la planification de l'évaluation, en particulier dans les évaluations des stratégies et des programmes pays. Les évaluations de pays doivent inclure une analyse contextuelle approfondie pendant la mission exploratoire d’évaluation. Les conclusions des activités exploratoires doivent être intégrées de manière critique dans la planification et la gestion globales de l'évaluation. Par exemple, dans le cas de l'Évaluation de la stratégie et du programme pays de l'Égypte, nous avons dû entreprendre deux missions exploratoires d’évaluation au lieu de la mission exploratoire habituelle pour ce type d’évaluation en raison des exigences d'habilitation de sécurité avant de nous engager avec une institution gouvernementale dans le pays.
Que doit éviter un évaluateur pendant une évaluation ?
Un évaluateur doit éviter les manquements à l'éthique standard de l'évaluation qui pourraient présenter un risque élevé pour l'utilité et l'utilisation de l'évaluation. Un point important pour moi est l'utilisation des données, y compris la diffusion et la communication. Un évaluateur doit éviter de présenter des conclusions préliminaires à des acteurs externes avant de s'engager avec la source primaire ou les parties prenantes qui peuvent avoir besoin de valider les faits et d'éclaircir toute interprétation ou représentation erronée éventuelle des informations.
Comment pouvons-nous renforcer la pratique de l'évaluation ?
Ce qui me vient immédiatement à l'esprit en réponse à cette question, c'est de s'appuyer sur des normes d'évaluation telles que le développement d'une conception, d'approches et de méthodes rigoureuses, en se concentrant sur les utilisateurs et les destinataires de l'évaluation en planifiant en fonction du calendrier d'influence prévu et en favorisant la collaboration entre les diverses parties prenantes.
Comment pensez-vous que l'évaluation va évoluer ?
L'évaluation évoluera grâce à l'appétit persistant pour des évaluations adaptées à leur objectif et à la flexibilité. Cela implique également un besoin élevé d'adaptation en fonction du contexte et des besoins spécifiques. Par exemple, le marché de l'évaluation évolue rapidement avec la montée de l'évolution technologique et ce vent de changement présente de nouveaux défis et opportunités.
Quels changements verrons-nous ?
Les nouvelles technologies rendront l'évaluation plus complexe, mais plus rapide : par exemple, les plateformes mobiles pour la collecte de données, le « Big data », les « blockchain », les drones et les systèmes d'information géographique (SIG). Le défi consiste donc à pouvoir avancer et suivre le rythme des techniques et outils innovants en changeant notre façon de penser, de nous former, de travailler et d'utiliser les données.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail ?
Ce que j'aime le plus dans mon travail, c'est la profondeur des connaissances acquises grâce aux diverses questions abordées dans les différentes évaluations que je fais (par exemple : évaluations institutionnelles, évaluations pays, évaluations thématiques). Plus important encore, les leçons et les expériences répondent à ma passion pour l'apprentissage continu et le partage des connaissances.