Légende et crédit photo : port à conteneurs à Maurice; Shutterstock
Le 5 février 2019, l’Évaluation indépendante du développement (IDEV) du groupe de la Banque africaine de développement (BAD ou « la Banque ») a présenté son évaluation de la stratégie et du programme de la Banque à Maurice au conseil d’administration de la BAD. Il s'agit de la première évaluation de stratégie et de programme pays menée par IDEV à Maurice.
L’évaluation visait deux objectifs : premièrement, évaluer dans quelle mesure les résultats de développement prévus par les interventions clés de la BAD à Maurice ont été atteints, ainsi que les raisons de leur réalisation ou de leur absence. Deuxièmement, fournir à la direction de la BAD des données probantes et des enseignements tirés à prendre en compte lors de l’élaboration de la prochaine stratégie de pays de la BAD pour Maurice.
L’évaluation porte sur l’assistance fournie par la Banque à Maurice de 2009 à 2018. Au cours de cette période, la Banque a approuvé 10 opérations d’un montant total de 854 millions d’USD.
« Cette évaluation offre l’occasion d’évaluer la durabilité des réformes mises en œuvre dans le pays à la suite de la crise financière mondiale de 2008. Cela contribuera à éclairer les opérations en cours de la Banque afin de soutenir la transformation structurelle et la diversification économique du pays et afin de renforcer la compétitivité du pays », a déclaré Karen Rot-Münstermann, Évaluateur général par intérim de la BAD.
L’évaluation a révélé que les opérations de la Banque à Maurice étaient utiles pour réaliser les aspirations les plus pressantes du pays en matière de développement, notamment l’efficacité du secteur public, le développement des infrastructures, l’innovation et le transfert de technologies et la compétitivité.
En termes de lacunes, l'évaluation fait état d'une sous-utilisation des ressources mises à la disposition du pays, en partie à cause de l'évolution de l'environnement politique et de la réticence du gouvernement mauricien à recourir aux prêts souverains de la BAD. En outre, l'efficacité et la durabilité des réformes soutenues par la Banque ont été réduites par les défis politiques rencontrés dans le pays. Enfin, la Banque n’a pas pleinement réussi à identifier et à sécuriser les opportunités de développement commercial de son guichet du secteur privé à Maurice.
Pour renforcer l'impact de ses opérations à Maurice, l'évaluation fait plusieurs recommandations à la direction de la BAD :
- Maintenir un dialogue stratégique actif avec Maurice en cas de changement de gouvernement ou d'orientation politique.
- Pour le développement du secteur privé, envisager des mécanismes de financement appropriés, notamment des garanties partielles de risque, la syndication de prêts et la prise de participation dans des sociétés privées mauriciennes ayant des investissements dans le pays.
- Adopter une approche programmatique pour permettre à la Banque de s’adapter à l’évolution de l’environnement politique du pays et de concevoir des instruments alternatifs et des ressources adéquates qui lui permettront de répondre efficacement et rapidement aux attentes du pays en matière de services consultatifs et de dialogue.
- Intégrer les questions transversales telles que l'environnement, l'emploi des jeunes et l'égalité des sexes dans la conception et la mise en œuvre de la prochaine stratégie de pays.
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