L'évaluation indépendante du développement (IDEV), le Département de la recherche sur le développement (EDRE) et le Département du développement humain (OSHD) de la BAD ont co-organisé un atelier sur l'évaluation d'impact (EI) au siège de la BAD à Abidjan, le 14 Juillet 2016. Le but était de sensibiliser la direction et le personnel de la Banque sur l’importance de l’EI en tant qu’instrument clé pour l’amélioration de l'efficacité du développement, et son utilité pour orienter, ajuster et innover dans la conception des programmes.
"L’évaluation d'impact conduit à un meilleur développement "
a lancé dès l’entame le conférencier principal Manny Jimenez, directeur exécutif de l'Initiative internationale pour l'évaluation d'impact (3ie). Ses propos ont mis en exergue la manière dont la Banque peut tirer parti de l'évaluation d'impact, et les options stratégiques pour son intensification. Ses nombreux exemples ont éclairé les participants sur la manière dont l'évaluation d'impact peut contribuer à des réformes politiques. C’est dans ce sillage qu’il a mentionné le cas de l’Afrique du Sud, où l’évaluation d’impact d'une expérience de subvention salariale des jeunes, a contribué au dimensionnement du projet par le gouvernement.
Présentant les EI réalisées par le département de la recherche sur le développement, Abebe Shimeles a souligné le rôle de la technologie dans la multiplication des options pour l'évaluation d'impact économique. Ses propos ont été illustrés par la manière dont les données satellitaires open-source pourraient effectivement être utilisées dans le cadre de l'évaluation d'impact.
L’intervention de Rafika Amira d’IDEV a mis l’accent sur l’importance de la mise en œuvre de l'évaluation d'impact de manière prospective, ce qui suppose prendre en compte l’EI dès la phase de conception du programme, mais aussi stratégiquement et sélectivement, étant donné que l’EI est un outil d’évaluation parmi d’autres, et pas forcément appropriée pour tout type d'intervention.
Jochen Rudolph, point focal de l'Initiative pour l'alimentation en eau et l'assainissement en milieu rural (RWSSI) à la BAD, a présenté les conclusions des quatre évaluations d’impact financées par le Fonds fiduciaire de RWSSI. L’évaluation d’impact a servi à renseigner en temps-réel les informations sur les programmes d’eau et d’assainissement. Il a par ailleurs indiqué que les initiatives gouvernementales parallèles dans les pays où les EI ont été effectuées avaient des résultats mitigés.
Les présentations ont été suivies d'une table ronde, animée par un membre du Conseil d’administration de la BAD, Ronald Meyer, avec comme panélistes les représentants de différents départements des opérations de la Banque : Sunita Pitamber, Abebe Shimeles, Osward Chanda, Alex Rugamba et Bouchaib Boulanouar. Tous sont tombés d’accord sur le potentiel des EI pour rendre compte des résultats et orienter la conception des programmes. Ils ont également présenté un certain nombre de défis à relever si l'instrument doit être intégré et mis à l'échelle au sein de la Banque. Il s’agit, entre autres, du manque de données de référence, la faible qualité des « log frames », le manque d’une bonne complémentarité de compétences dans les équipes de projet, les contraintes temporelles et budgétaires, les processus inefficaces et les connaissances dispersées.
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