Les parlements africains doivent promouvoir la création de chapitres nationaux de l'APNODE

Mardi, 17 septembre, 2019

En marge de la 5e Assemblée générale annuelle (AGA) du réseau des parlementaires pour l’évaluation du développement (APNODE), l’honorable Abbas Ouattara Imbassou, membre du Parlement de la Côte d’Ivoire et nouveau vice-président du comité exécutif de l’APNODE a accordé une entrevue à IDEV.

 IDEV : Cher Honorable, selon vous quel est le rôle des parlementaires dans le renforcement des capacités d’évaluation en Afrique ?

Hon Imbassou : Le rôle des parlementaires dans le développement des capacités d’évaluation en Afrique peut se voir à trois niveaux :

Le premier niveau c’est la capacité qu’ils ont à institutionnaliser l’évaluation de sorte que ce ne soit pas du bon vouloir des gouvernants, mais plutôt une exigence. En l’inscrivant donc dans nos constitutions mais aussi dans les règlements de nos parlements, cela devient aussi une obligation pour le parlementaire lui-même qui donc fera la promotion de la culture de l’évaluation.

Le second niveau, c’est la capacité que les parlementaires ont a demandé de l’évaluation de l’action publique. Année après année, les parlementaires, vote non seulement les lois de finance, les lois de règlements mais aussi les lois ordinaires – lois qui concernent l’environnement, la santé, qui sont des chantiers à évaluer et à pouvoir orienter à travers donc les résultats de l’évaluation.

Le troisième niveau, c’est la capacité des parlementaires à offrir l’évaluation. Le parlementaire doit pouvoir offrir/conduire aussi l’évaluation, parce que de plus en plus vous avez dans nos parlements, des élus qui ont des capacités en évaluation, qui de formation sont par exemple statisticien, planificateur du développement. Ils sont donc outillés pour faire en sorte que l’évaluation devienne une pratique quotidienne de nos éco systèmes nationaux, pour un meilleur impact de l’action publique sur la vie de nos citoyens.

IDEV:  Selon vous comment APNODE en collaboration avec les parlements régionaux et l’union africaine, peut-il contribuer à la création de la zone de libre échange continentale africaine (ZELCA) ?

Hon. Imbassou: Le rôle des parlementaires dans la mise en place de la Zone de libre échange continentale africaine est un rôle de premier plan parce que ce sont les parlementaires qui votent les projets de ratifications aujourd’hui. Je sais que 54 pays on signe mais seulement 27 ont ratifié. 

Donc il y a un plaidoyer à faire dans les sections membre de l’ APNODE au sein parlements africains pour que tout ce qui ont signé puisse ratifie rapidement afin que la ZELCA , cette zone continentale de libre échange qui est faite pour faciliter la vie de nos populations et  nos entreprises soit une réalité afin que les entraves que nous connaissons puisse disparaitre et que petit à petit, selon les objectifs de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA), notre continent soit débarrassé du maximum de pauvreté et que des infrastructures de sorte à donner une meilleure visibilité à notre continent.

IDEV :  En mot de fin, en tant que membre du comité exécutif de l’APNODE quelle est votre vision pour la croissance de ce réseau pour les cinq prochaines années à venir ?

Hon Imbassou: La première des choses c’est qu’il faut se rendre à l’évidence que de plus en plus, nos parlementaires sont d’un bon niveau :  c’est à dire capable de demander et d’offrir des évaluations.  

Par rapport à la croissance du réseau je suis plutôt optimiste parce que d’année en année nous voyons la progression du réseau. Aujourd’hui il est souhaité que tous les parlements africains à défaut d’être membre, accepte quand même la création de section nationale de l’APNODE. Ce qui donnera au réseau une meilleure visibilité et cela rendra aussi service à tous nos gouvernants et populations africaines parce qu’on ne gouvernera plus par essaie erreur, mais à partir d’une planification du développement.  Planification que l’on pourra évaluer à terme (cours terme, moyen terme ou long terme). Cela d’autant plus que l’on sent l’enthousiasme des parlementaires qui viennent à chaque assemblée générale.

Chaque année de nouveaux membres et de nouveaux pays rejoint le réseau. Cela est de bonne augure pour le réseau et je pense qu’une fois la question de la mobilisation des ressources financière sera réglée, APNODE relèvera ses défis avec beaucoup de satisfaction.