L'agriculture est l'épine dorsale de nombreuses économies africaines et l'un des principaux secteurs d'intervention de la Banque africaine de développement - avec un investissement prévu de plus de 24 milliards de dollars US au cours des 10 prochaines années dans le cadre de sa stratégie Nourrir l’Afrique.
Les chaînes de valeur agricole (CVA) sont devenues très importantes pour relier les agriculteurs aux économies émergentes africaines et faire en sorte que «personne ne soit laissé pour compte». Elles sont importantes non seulement pour le développement d'un système agricole durable, mais aussi pour la réduction de la pauvreté et la promotion de l'inclusion financière, en particulier des populations pauvres.
Suite à l'évaluation groupée de projets relatifs au développement des chaînes de valeur agricoles (DCVA) qui sera soumise au Conseil d'administration de la Banque africaine de développement en mars 2018, l'Évaluation indépendante du développement (IDEV) et le Complexe de l’agriculture, et du développement humain et social (AHVP) ont organisé un atelier de capitalisation d’une demi-journée le lundi 26 février 2018 pour discuter des principales conclusions de l'évaluation et des leçons apprises afin d’orienter la conception et la mise en œuvre des projets dans le cadre de la stratégie Nourrir l’Afrique de la Banque.
Les recommandations clés de cette évaluation sont:
- Il est nécessaire de mener une analyse complète du DCVA au niveau de la conception du projet et de son adaptation ultérieure pendant son exécution.
- Les interventions de DCVA fortement axées sur la hausse de la production de produits de base sans se préoccuper suffisamment de l’efficience du système de production et de la chaîne de valeur dans son ensemble subiront des pertes financières et économiques nettes.
- Les interventions de DCVA nécessitent une planification réaliste tenant compte de la pertinence du champ d’action en termes de temps requis pour permettre la maturation des activités, des acteurs de la chaine de valeur retenus pour le soutien, de l’échelle des activités répondant à la demande du marché et de l’échelonnement des activités.
- Des efforts soutenus, concertés et ciblés à toutes les étapes de la conception et de la mise en œuvre du DCVA sont essentiels pour assurer l’inclusivité. Des processus facilitant la participation et des mécanismes assurant le partage équitable des avantages favorisent une participation significative.
- Les interventions de DCVA nécessitent un ensemble de mesures d’accompagnement, assurant des partenariats avec le secteur privé, le gouvernement et d’autres acteurs du développement.
Suite à la présentation d’IDEV, un échange ouvert entre IDEV et le personnel des opérations s'en est suivi. Il y avait un accord général sur les principales conclusions de l'évaluation:
Les sujets de préoccupation qui ont émergé au cours de l'échange incluent: l’équilibre entre la rentabilité et les objectifs de développement des projets de CVA; La gestion efficace des infrastructures de cofinancement liées aux projets de CVA; le manque de données probantes et leçons apprises pour éclairer la conception des projets de CVA; des stratégies appropriées pour la participation effective des femmes et des jeunes aux CVA; les différences entre les CVA multi-produits et les CVA porté sur un produit unique.
Pour aider à la conception de la prochaine génération de projets de CVA dans le cadre de la stratégie Nourrir l’Afrique, une requête pour une évaluation similaire, mais plus détaillée, ventilée par produit, type de projet a été faite à IDEV.
Plus de 20 membres du personnel venant d'IDEV et du complexe pour le développement agricole, humain et social de la Banque ont participé à l'atelier.