L’Évaluation indépendante du développement (IDEV) a réalisé une évaluation de la Stratégie et du programme pays de la Banque africaine de développement (BAD) en Égypte sur la période 2009-2018. L'évaluation couvre une période cruciale, à savoir avant la révolution, pendant la révolution et après la révolution, au cours de laquelle la Banque a soutenu le pays avec 53 projets axés sur le développement des infrastructures, la stabilisation macroéconomique et la croissance inclusive. Avec près de 2,5 milliards de dollars EU, le portefeuille de l'Égypte figurait parmi les cinq premiers portefeuilles pays de la BAD sur la période.
L'objectif de l'évaluation était de rendre compte des opérations de la Banque en Égypte et de favoriser l'apprentissage afin de contribuer à l'amélioration de la performance future de la Banque. L'évaluation dégage les enseignements et les recommandations majeures à prendre en compte lors de la conception des programmes à venir.
Dans l'ensemble, l'évaluation juge que la performance de la BAD est satisfaisante, malgré un contexte instable et difficile. La BAD a mis en place un programme très ciblé qui s'est adapté aux besoins changeants du pays, bien qu'il ait été trop ambitieux compte tenu de la capacité des ressources. La performance de la Banque a été excellente principalement dans les domaines de l'énergie, de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, mais les activités hors prêt, telles que l'assistance technique, n’ont pas bien évolué. L'attention portée aux questions transversales (égalité des genres, l’inclusivité et croissance verte) a évolué au niveau stratégique ; elle pourrait cependant être meilleure au niveau de la mise en œuvre et de compte rendu des résultats. On s’attend à ce que les avantages appréciables du concours de la Banque perdurent. Les facteurs qui ont contribué à la réalisation de résultats sont notamment la bonne conception des programmes, le dialogue politique, ainsi que l'appropriation et le leadership du gouvernement égyptien, tandis que les facteurs qui ont entravé la réalisation de résultats sont notamment l'insuffisance des fonds et du personnel pays, les difficultés dans le processus de passation des marchés laborieux des projets et le long processus de ratification des projets par les autorités.
L'évaluation a recommandé à la Banque de trouver un juste équilibre entre l'appui budgétaire et les opérations d'investissement, en mettant à profit son avantage comparatif; de renforcer l'équilibre de son portefeuille de programmes et de projets (davantage d’attention au secteur privé) ; d’accroître son rôle de courtier du savoir ; et de renforcer la mise en œuvre du programme.
Chef de projet : Akua Arthur-Kissi, Chargée supérieure d’évaluation
