Cameroun : Evaluation de l’assistance de la banque, 1996-2007

Date: 01/11/2009
Type: Évaluation de stratégies et programmes pays
Statut: Achevé(e)
Ref.: CA10020

Evaluation Team

Le présent rapport a été établi par MM H. RAZAFINDRAMANANA, Chargé d’Evaluation principal, H. ZOUZOU Assistant Evaluation et M. SANOU Consultant.

Objective

L’objectif de l’étude est d’évaluer l’assistance de la Banque au Cameroun et son impact sur le développement du pays afin de dégager des conclusions et recommandations pour améliorer cette assistance. Quatre documents de stratégie (DSP) ont été produits pour orienter l’action de la Banque.

Main Lessons

  • Si la pertinence est nécessaire pour une assistance performante de la Banque, elle n’est cependant pas une condition suffisante. Le manque d’efficience, de présence renforcée et de réactivité a réduit la capacité de la Banque à travailler efficacement avec le pays et les partenaires. La coopération a également souffert du manque d’appropriation de l’aide sous forme de projets par le pays. Tous ces facteurs n’ont pas favorisé la réalisation de résultats à la hauteur des investissements réalisés.
  • L’appui de la Banque au long processus d’ajustement structurel lui a permis de contribuer aux équilibres macroéconomiques et à la réduction de la pauvreté et de mieux évoluer vers une plus grande sélectivité en direction de la gouvernance, un important défi pour le Cameroun. Un facteur majeur de réussite des programmes de réformes a été leur appropriation par le Gouvernement et sa volonté politique de les mettre en œuvre.
  • Pour la Banque qui intervient principalement sous forme de projets au Cameroun, il importe d’accorder un intérêt accru à la synergie entre les divers instruments de financement notamment l’appui aux réformes, le renforcement institutionnel et le projet.
  • Le manque d’EES de qualité par non-respect des toutes les étapes du cycle de projet et des autres travaux préparatoires ainsi par dosage inapproprié de compétences y afférentes n’a pas permis à la Banque de mieux cibler ses interventions autour d’objectifs stratégiques à long terme et d’améliorer la qualité des projets et programmes. Des composantes et mesures complexes ne devraient pas être retenues sans études analytiques préalables.
     
  • Malgré les efforts, l’absence d’une approche stratégique pour la promotion du secteur privé et d’un climat favorable des affaires n’a pas favorisé la redynamisation de ce secteur notamment du point de vue de sa capacité d’investissement
     
  • Le soutien de la Banque aux infrastructures de transport y compris transnationales contribue à une meilleure intégration du Cameroun dans la sous-région
     
  • La performance du portefeuille actif peut être sensiblement améliorée grâce à un meilleur engagement du Gouvernement et à un suivi rapproché de la Banque notamment du Bureau régional. Cependant certains problèmes génériques identifiés par les deux parties subsistent et requièrent un traitement efficace en profondeur, pour traduire en résultats les recommandations récurrentes des revues de portefeuille et des rapports d’audit. Les questions d’exécution et de suivi peuvent augmenter ou réduire fortement les résultats, comme le montrent les expériences par exemples les projets agricoles, l’appui au PNG et à l’enseignement technique professionnel.

Main Recommendations

Recommandation(s) à la Banque :

  • Continuer à améliorer la sélectivité stratégique, y compris à l’intérieur des piliers du DSP (par exemples gouvernance et infrastructures), par l’approfondissement de la connaissance du contexte économique et sectoriel en coordination avec les autres bailleurs de fonds, le respect de toutes les étapes du cycle de projet, le dosage approprié de compétences des équipes en charge de celles-ci, pour garantir la maturation de tous les éléments nécessaires de succès de projets/programmes, leur appropriation par le pays, les parties prenantes et les bénéficiaiaires et augmenter leur impact sur le développement.
  • Réaliser des études économiques et sectorielles de haute qualité afin de mieux cibler l’appui de la Banque autour d’objectifs prioritaires de développement à moyen et long terme
  • Améliorer la qualité à l’entrée des projets par la réalisation des EES de haute qualité grâce au respect de toutes les étapes du cycle de projet/programme et des autres travaux préparatoires et à un dosage approprié en compétences des équipes chargées de leur réalisation
  • Limiter le nombre des projets et augmenter leur taille afin d’améliorer leur suivi et de réduire les coûts de transactions
  • Elaborer et mettre en oeuvre une approche stratégique de promotion du secteur privé, de la compétitivité et de la diversification de l’économie ; cette stratégie devrait notamment être axée sur l’amélioration du climat des affaires, le financement, l’accompagnement et la mise à niveau du secteur privé (renforcement de capacités, appui-conseils, formation, services financiers, partenariat public/privé)
  • Améliorer le soutien aux réformes en matière de gouvernance notamment dans les domaines de la gestion des ressources publiques, l’administration publique et la passation des marchés, en veillant à la synergie et à la portée transversale des actions
     
  • Renforcer la promotion de l’intégration régionale avec les instruments appropriés, en tenant compte de la position privilégiée du Cameroun en Afrique Centrale
  • Continuer à traiter les problèmes restants liés à la performance du portefeuille. Ceci implique la mise en place d’un dialogue efficace avec le pays basé sur une approche partagée qui est le fruit d’une large consultation à la fois au niveau du pays et au niveau de la Banque ; ce dialogue devrait s’appuyer sur le Bureau de Yaoundé et porter notamment sur les processus, procédures, conditions de prêts, fonds de contrepartie ainsi que le rôle de la CAA dans la gestion financière des projets
     
  • Veiller, dans le cadre du dialogue, à ce que le Gouvernement renforce le suivi de la mise en œuvre du portefeuille de la Banque
     
  • Accorder plus d’importance à l’impact des opérations sur les populations
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