EL Nino, réhabilitation des infrastructure

Date: 02/04/2007
Type: Evaluation des performances du projet
Country(ies): Kenya
Secteur(s): Infrastructure
Statut: Achevé(e)
Ref.: PP10171

Evaluation Team

Le présent rapport a été élaboré par M. A. COKER, Chargé d’évaluation principal, Département de l’évaluation des opérations (OPEV), sous la supervision de M. M. H. MANAÏ, Chargé de l’évaluation en chef, OPEV, à la suite d’une mission effectuée au Kenya. Pour toute question relative au présent rapport, prière de s’adresser à M. D. A. BARNETT, Directeur p.i. OPEV, Poste 2041, ou à M. COKER, Poste 3425.

Objective

L’objectif global du PERI visait la restauration des infrastructures socioéconomiques primordiales, afin d’amortir les effets du phénomène ‘El Nino’, sur les populations kenyanes qui en avaient subi les contrecoups. Le tableau matriciel de la Méthodologie de conception et d’évaluation du projet (MCEP) est joint en annexe 1 et offre une présentation détaillée des objectifs, résultats et activités du projet.Le projet devait principalement appuyer les initiatives du Gouvernement visant à atténuer les effets considérables des inondations imputées au phénomène El Nino, sur les secteurs de l’Eau et des infrastructures routières. Dans le domaine des infrastructures routières, l’objectif à long terme est de renforcer l’efficacité des transports routiers dans le pays. Quant au secteur de l’eau, l’objectif à long terme est d’approvisionner les populations kenyanes en eau de bonne qualité et en quantité suffisante. Le projet devait répondre aux objectifs à long terme de ces secteurs, en veillant à l’utilisation des ressources pour réhabiliter les infrastructures existantes, avant d’investir dans de nouvelles.

Main Findings

  • Le succès de l’EIRP, dont divers volets serviront de référence aux futures opérations de secours, ainsi qu’aux projets d’infrastructures des secteurs routier et hydraulique, était ‘mitigé’. L’EIRP avait donc servi de réveil permettant de faire face aux problèmes de réhabilitation, aux catastrophes et aux urgences. L’EIRP était adapté à la situation du pays et à la stratégie d’aide de la Banque. Il a atteint tous ses objectifs importants visant la remise en état de la majorité des infrastructures dévastées. L’EIRP a également eu des répercussions positives sur les conditions socioéconomiques des populations sinistrées et posé le fondement pour des opérations et des activités de maintenance plus viables, au sein du nouveau cadre institutionnel des secteurs routier et hydraulique, qui depuis lors a été mis en vigueur par le GK. 
  • Certes, les performances des différentes parties (GK, Banque et cofinanciers) étaient satisfaisantes, quant à la réaction rapide et adéquate aux besoins du pays en situation d’urgence, mais il conviendrait de se pencher sur les questions de coordination et de souplesse lors des opérations similaires futures. La Banque aurait été plus active si elle avait joué son rôle consultatif, afin de réduire la charge du GK dont la contribution au projet avait augmenté de 8% et utilisé le solde restant des prêts. Le problème relatif à la viabilité permanente des infrastructures réhabilitées, constitue le point négatif d’un projet, du reste réussi. Le GK devrait renforcer les interventions sur le terrain, bien que les nouvelles stratégies et les départements consolident leurs opérations dans ces secteurs, notamment dans le secteur routier. 

Main Lessons

  • Le haut niveau d’engagement du Gouvernement du Kenya dans le cadre de la catastrophe El Nino et la création de la CGP à la Présidence de la République, témoignent comment il conviendrait d’exécuter les projets de réhabilitation liés aux catastrophes, lorsque le pays ne dispose pas de politiques, procédures et systèmes adéquats, y afférents. Cependant, il convient de relever que la stabilité des institutions et un bon leadership sont des conditons préalables à une meilleure gestion des programmes de réhabilitation d’urgence.
  • Le recours au mécanisme de prêt habituel de la Banque, ainsi qu’aux politiques de passation des marchés, de décaissement et d’exécution, n’est pas indiqué dans le cadre des projets de réhabilitation d’urgence, suite à une catastrophe, car les délais constituent une condition essentielle. Dans certains cas, il était impossible de respecter scrupuleusement les exigences, en raison du caractère urgent du projet.
  • Le recours aux firmes privées pour les opérations de vérification financière et technique trimestrielles, permet d’alléger ou d’ajuster les procédures de passation des marchés et de paiement, sans toutefois sacrifier la supervision adéquate des dépenses publiques.
  • Des procédures allégées de passation de marchés et de paiements, ainsi qu’une saine gestion des marchés publics, sont nécessaires à la bonne exécution d’un projet de réhabilitation des infrastructures. Elles peuvent aisément se transposer dans les autres situations de catastrophe ou d’urgence.
  • La prompte réaction des donateurs, aussi bien l’IDA que le Groupe de la Banque, offre une indication de l’approche à adopter dans le cadre de la réhabilitation d’urgence, suite à une catastrophe.
  • Il est indispensable de bien tenir compte du pays et des risques potentiels, pour réduire les délais de mise en oeuvre.
  • La participation active des communautés dans les phases de mise en oeuvre des projets de réhabilitation suite à une catastrophe, constitue une condition préalable aux projets tels que l’EIRP.
  • Des délais de décaissement irréalistes et l’absence de coordination conjointe de ces délais avec les cofinanciers, pourraient favoriser la sous-utilisation des fonds du projet.
  • Il conviendrait de se pencher, dès le début, sur les questions relatives à la durabilité des installations réaménagées après un sinistre, et de mettre en place des dispositions de transition adéquates à cet effet. Par exemple, les autorités locales devraient signer les certificats d’achèvement et leurs besoins en maintenance devraient être pris en charge par le biais du mécanisme de TCER( Taxe d’entretien routier).

Main Recommendations

Recommandation(s) au Bénéficiare :

  • Pour le Gouvernement: Prendre des mesures pour inclure les questions relatives à la viabilité des installations réhabilitées dans les réformes sectorielles, la politique d’urgence en cas de catastrophe, ainsi que dans les activités visant l’amélioration des organisations du GK qui participent aux opérations d’urgence.
  • Pour le Gouvernement: Le recrutement des experts de haut niveau, fonctionnaires et non fonctionnaires au sein de la Cellule de Gestion du Project, et du Comité de Pilotage du Projet, ne doit pas se transposer aux opérations ‘ordinaires’. Cette disposition ne devrait s’appliquer qu’en cas d’urgence ou de preuve de gestion indélicate dans la Fonction publique.

Recommandation(s) à la Banque :

  • Il est nécessaire que la Banque développe un autre système de conception de projets doté de règles et de directives d’exécution souples, qui se situerait entre l’actuelle politique d’intervention en cas d’urgence et le mécanisme de prêt ordinaire, pour les projets relatifs à la réhabilitation des installations suite à une catastrophe.
  • Le recours aux opérations de vérification technique, financière et de gestion, trimestrielles ou semestrielles, s’était avéré très bénéfique et utile pour ce projet. En conséquence, la Banque devrait les prévoir dans tous les projets financés au sein des PMR.
  • Dans le cadre des projets de construction, en cas de situation d'urgence, la Banque devrait s’assurer que les Cellules de gestion de projet (CGP) sont bien structurées et dotées d’un personnel technique compétent, chargé de contrôler et de vérifier les dossiers et le respect des conditions sur les sites des projets, et le cas échéant, demander aux conseillers techniques des explications y afférentes. On évitera ainsi les modifications de la portée du projet, tout en réduisant les variations de projet.
  • Des efforts devraient être faits pour mieux adapter les délais de décaissements à la situation du pays, afin d’éviter les nombreuses extensions des projets financés par la Banque, notamment lorsque des cofinanciers y participent.
  • La Banque devrait, autant que faire se peut, faciliter la mise en place des mécanismes de S&E à différents niveaux (ministères compétents, agence centrale d’urgence, autorités locales, etc.) dans le pays, en vue du suivi en temps réel des résultats obtenus et des potentielles répercussions du projet sur les communautés et institutions.
  • La Banque devrait examiner la possibilité d’appliquer les conclusions et leçons de l’EIRP et de l’ENEP, dans le cadre des projets de réhabilitation, dans les pays fragiles.
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