Evaluation Team
Le présent rapport a été préparé par une équipe composée de MM. Joseph MOUANDA, Chargé d‘évaluation et Mourad LABIDI, Consultant, sous la supervision de M. Mohamed H. MANAÏ, Chef de Division Evaluation des projets et programmes, à la suite d‘une mission qu‘ils ont effectuée en République de Guinée Equatoriale du 6 au 14 novembre 2009. Toute question relative au rapport devra être adressée à M. M.H. MANAI (m.manai@afdb.org ) ou M. J. MOUANDA (j.mouanda@afdb.org)
Objective
L‘objectif général d‘AMPDE est le renforcement des capacités du gouvernement dans le domaine de la gestion macroéconomique. Les objectifs spécifiques sont : i) la programmation des investissements et l‘évaluation-suivi des projets au MPDE; ii) la planification économique et sa démarche méthodologique; iii) la production et le traitement des données statistiques; iv) la dotation du MPDE de manière durable d‘un minimum de compétences nationales ; v) l‘efficacité et des performances des projets de la Banque. AMPDE faisait partie des interventions de la période en RGE, qui comprenaient un prêt d‘ajustement structurel (1992), un projet de lutte contre la pauvreté (1993) et un projet de renforcement des services de santé de base (1998). Aucun autre projet n‘avait été approuvé par la Banque jusqu‘en 2008.
Main Findings
- La performance globale du projet AMPDE, achevé avec neuf ans de retard, est très peu satisfaisante. Le projet n‘a pas atteint les résultats escomptés de renforcement des capacités nationales dans les domaines de la programmation des investissements, de l‘évaluation-suivi des projets, la planification économique, la statistique, et de l‘amélioration de la performance des projets de la Banque. Ces capacités, très insuffisantes, ont connu une amélioration en dehors du projet, grâce essentiellement aux travaux du Gouvernement, menés avec l‘appui d‘autres partenaires au développement.
- La programmation des investissements continue à être marquée par un programme des investissements publics (PIP) et des projets de développement de qualité insuffisante. Les politiques économiques et les activités de planification menées jusqu‘à ce jour sont insatisfaisantes tandis que la stratégie nationale de développement GE 2020 reste à mettre en oeuvre. Les capacités institutionnelles statistiques restent insuffisantes, et de grosses lacunes du système statistique demeurent : comptes économiques rétrospectifs non disponibles depuis 1992, données contestées du recensement de la population de 2002, transparence et diffusion insatisfaisantes des statistiques, absence d‘une stratégie nationale de développement statistique. Ces performances insatisfaisantes ont pour cause essentielle la faiblesse en ressources humaines dans le pays et au MPDE ainsi que la gouvernance non-satisfaisante au niveau du projet.
- Les besoins en assistance technique du projet n‘ont pas été définis avec précision. Les termes de référence des experts étaient imprécis et trop ambitieux, vu le temps limité qui leur était alloué, dans un contexte de participation très insuffisante des homologues nationaux et l‘absence de dispositif de transfert des connaissances. Les experts recrutés par le projet n‘ont pas donné satisfaction au MPDE, qui n‘a pas tiré profit de cet apport.
- La formation qui constituait la principale composante du projet fut un échec. Des plans de formation ont été élaborés mais n‘ont pu être mis en oeuvre sauf quatre ateliers entre 1995 et 1997. La faiblesse du transfert des compétences a limité considérablement la durabilité des résultats. Le projet n‘a pas réussi à doter le MPDE d‘un minimum de compétences nationales. Les effectifs du MPDE et leur qualité ont stagné depuis les années 1990.
- La gestion très peu satisfaisante du projet due à sa mauvaise gouvernance, au cadre institutionnel déficient ; aux ressources humaines insuffisantes ; et au manque de formation de ses gestionnaires sur les procédures de la Banque aurait dû pousser la Banque à clôturer le projet dès la fin des années 90.
- Grâce à sa forte production pétrolière, la Guinée équatoriale est passée de la situation de pays à bas revenu du début des années 1990 à celle de pays à revenu intermédiaire actuellement avec un développement humain insuffisant. Ses besoins en renforcement des capacités de gestion de l‘économie nationale demeurent aussi importants, mais peuvent dorénavant bénéficier davantage de financements nationaux et extérieurs. Toutefois, si les risques qui prévalaient pendant la mise en oeuvre du projet ne sont pas suffisamment pris en compte, les actions actuelles et futures de la Banque n‘apporteront pas les changements souhaités dans la capacité de gestion économique du pays.
Main Lessons
- L‘analyse et l‘adaptation au contexte dans lequel s‘inscrivent les actions de renforcement des capacités sont fondamentales pour assurer leur réussite et obtenir des résultats probants. De même, une évaluation insuffisante des besoins du pays et une analyse légère des facteurs de risque d‘ordre institutionnel et politique conduisent à l‘adoption de projet inadéquat en matière de de renforcement des capacités.
- Pour Le Gouvernemnt et le Groupe de la Banque: Le renforcement des capacités nationales pour améliorer l‘efficacité de la gestion macroéconomique par la mise en oeuvre d‘actions de formation ne constitue pas une réponse suffisante pour améliorer l‘efficacité des dispositifs de gestion en place. D‘autres actions liées à l‘amélioration de la gouvernance économique et à la rétention des cadres qualifiés au sein de l‘administration (système de salaires et de motivation, gouvernance institutionnelle) sont également nécessaires.
- Pour le Groupe de la Banque: L‘efficacité de l‘assistance technique dans le cadre d‘un projet de renforcement des capacités dans le domaine de la gestion macroéconomique, est subordonnée à la disponibilité d‘homologues nationaux compétents et l‘existence de mécanismes adéquats de transfert de connaissances pour l‘appropriation des outils de gestion macroéconomique
Main Recommendations
Recommandation(s) au Bénéficiare :
- Le Gouvernement doit intensifier le renforcement des capacités de gestion de l‘économie nationale sur la base d‘une identification des besoins réels compte tenu des orientations de la stratégie GE 2020, et du nouveau contexte socioéconomique de la RGE, pays PRI pétrolier ayant un faible niveau de développement humain.
- Le Gouvernement doit améliorer la gouvernance économique et financière, au niveau des projets de développement et impulser les conditions de bonne gestion des projets, à travers le fonctionnement adéquat du cadre institutionnel convenu avec la Banque, le respect des procédures en matière d‘acquisition des biens et services, et la tenue d‘une comptabilité adéquate dans chaque projet.
- Le Gouvernement doit impulser au niveau national et de la fonction publique, des politiques adéquates de développement des ressources humaines incluant un système de rémunération et de motivation performants et de développement de carrières accompagnés de programmes à moyen terme de renforcement des capacités.
- Le Gouvernement doit considérer le renforcement des capacités de gestion de gestion de l‘économie nationale en tant que priorité nationale qui doit s‘insérer dans le cadre des programmes et projets de développement initiés ou non avec les partenaires au développement.
Recommandation(s) à la Banque :
- La Banque doit continuer à soutenir le pays en collaboration avec d‘autres partenaires au développement, en finançant des projets de renforcement des capacités de l‘administration de la RGE dans les domaines de la gouvernance économique et financière, de la programmation des investissements, de la planification et de la statistique (assistance à l‘élaboration de la stratégie nationale de développement statistique) en RGE.
- La Banque doit identifier avec soin les problèmes de gouvernance au niveau de la gestion de projet de renforcement des capacités et mettre en place avec le Gouvernement de la RGE le cadre institutionnel adéquat, tout en respectant les principes directeurs de bonne gestion et d‘appropriation des opérations de renforcement des capacités.
- La Banque doit élaborer ses directives opérationnelles en application de la nouvelle politique/stratégie de renforcement des capacités en s‘inspirant des bonnes pratiques des banques multilatérales de développement.
- La Banque doit s‘assurer dans toute opération de renforcement de capacités des conditions de transfert des compétences aux homologues nationaux tout en apportant un appui à la mise en place d‘un système de suivi-évaluation de ces opérations au sein du pays.
- La Banque doit veiller à l‘application stricte des directives opérationnelles de la Banque qui prévoient les conditions de clôture d‘un projet et l‘annulation du don ou du prêt.
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Guinée Equatoriale - Projet d’appui institutionnel au ministere du plan et du developpement economique (AMPDE).pdf | 1.12 Mo |