Le Forum Baobab : des institutions fortes sont indispensables pour la croissance de l'Afrique

Lundi, 31 août, 2015

Bâtir des institutions fortes est essentiel pour parachever le développement de l’Afrique. C’est ce qu’ont souligné les leaders d’opinion présents lors de la première édition du Forum Baobab qu’organisait la Banque africaine de développement (BAD) à son siège à Abidjan, le 31 août 2015.

Ce forum est une nouvelle initiative qui a pour but de réunir des leaders d’opinion, des intellectuels et des pionniers novateurs africains de renom, pour leur permettre de partager leurs expériences respectives et les enseignements tirés dans le but de promouvoir des idées nouvelles et motivantes pour répondre aux défis du développement de l’Afrique.

Donald Kaberuka, président sortant de la BAD, a souligné l’importance d’avoir des institutions solides, qui soient le fer de lance de la croissance sur le continent. Il s’est dit optimiste, laissant derrière lui une Banque solide. « Disposer d’une institution solide, sur laquelle les Africains peuvent compter pour qu’elle résolve les problèmes, est important », a-t-il dit.

Au fil des ans, M. Kaberuka s’est attiré les éloges pour avoir présidé à une réorientation majeure de la stratégie de la Banque en faveur de la promotion du développement économique et de la réduction de la pauvreté en Afrique. Au cours de ses dix années de service, il a accordé toute son attention au secteur privé et à l’importance du développement des infrastructures et à son rôle dans l’intégration régionale en Afrique.

« Le continent est en train de changer. Rien n’est prédéterminé d’avance. Tout dépend de ce que nous faisons et de de ce que font nos dirigeants. Il nous faut nous poser cette question : que devrions-nous faire aujourd’hui pour que l’Afrique devienne ce qu’elle devrait être ? » a-t-il ajouté.

Abondant dans le même sens, Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne ministre des Finances du Nigeria, a déclaré : « Bâtir des institutions qui puissent accélérer la croissance est à la base du bon fonctionnement de notre continent ». Elle a évoqué ses efforts pour créer un marché du prêt hypothécaire qui permette aux jeunes Nigérians de devenir propriétaires de leur logement. « On s’accorde à dire que le développement du secteur du logement est important, non seulement pour stimuler la croissance économique, mais également pour créer des emplois au sein de toute l’économie. En effet, la construction de logements est l’un des facteurs pour apprécier la conjoncture économique dans la plupart des pays développés », a-t-elle fait ressortir.

Le projet de refinancement hypothécaire, dans lequel est impliqué le secteur privé, devrait permettre de s’attaquer au manque criant de logements au Nigeria et créer des emplois au profit de millions de Nigérians. « Les Africains doivent se montrer tenaces et adopter de nouvelles solutions. Personne ne le fera pour votre pays », a mis en garde Ngozi Okonjo-Iweala.

Pedro Pires, ancien président du Cabo Verde, a souligné quant à lui la nécessité d’investir dans « nos institutions » et de se montrer raisonnable dans l’emploi des ressources disponibles, pour parvenir à une transformation effective. « Malgré les difficultés, il est possible de réaliser des progrès en utilisant nos ressources et de transformer les situations [dans lesquelles nous nous trouvons] », a-t-il affirmé, citant en exemple ses dix années passées à la tête de son pays-archipel.

Sous son mandat, Pedro Pires a notamment mis en valeur les opportunités du secteur du tourisme, favorisant une croissance régulière de l’économie du Cabo Verde. Classé parmi les économies au développement moyen, le Cabo Verde est devenu le deuxième, après le Botswana, à achever sa transition et à se hisser parmi les économies à revenu intermédiaire définies par les Nations Unies.